Alors que la loi PACTE entre progressivement en application, les commissaires aux comptes tentent de faire face. Le 9 juillet, ils étaient nombreux à l’événement « Audit : les clés de la reconquête » organisé par la Compagnie régionale des commissaires aux comptes de Paris.
« Les commissaires aux comptes vont devoir apprendre à séduire et à proposer de nouvelles missions », lance Wahib Dahmani, Président de l'ANECS IDF, à l’assemblée présente mardi 9 juillet pour assister au rassemblement « Audit : les clés de la reconquête ». Cet événement organisé par la Compagnie régionale des commissaires aux comptes de Paris a réuni de nombreux auditeurs, inquiets pour leur avenir à la suite de la loi PACTE.
La nécessité d’adapter la profession
Le rehaussement par le PACTE des seuils rendant l’intervention des commissaires aux comptes obligatoire dans une entreprise n’est plus un secret pour personne. Des seuils qui n’avaient pas évolué depuis 40 ans. Mais selon Pierrick Chauvin, Vice-Président du CJEC IDF : « La réelle question est de savoir s’il existe un intérêt à les relever. Aujourd’hui, je pense que les risques financiers et juridiques faisaient que ces seuils étaient pertinents. C’est désormais à nous de prouver notre valeur ajoutée. »
Pour cela, les auditeurs légaux doivent se réinventer. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose. Pour Nathalie Lutz, Vice-Présidente de la CRCC de Paris, si la loi PACTE a pu être « violente », elle fait renaître un certain enthousiasme : « Nous avons du mal à recruter et cette loi représente peut-être une nouvelle voie pour avoir des équipes pluridisciplinaires. » L’évolution de la profession vers d’autres domaines pourrait ainsi conduire à un accroissement de son attractivité.
Le « rôle social » du commissaire aux comptes de demain
La loi PACTE permet effectivement aux auditeurs de s’approprier de nouvelles missions par le biais des services autres que la certification des comptes (SACC). « Ce type de mission se vend facilement aux chefs d’entreprise », atteste Nathalie Lutz. La CRCC de Paris a d’ailleurs élaboré des fiches pratiques SACC sur plusieurs thématiques.
Les tâches envisageables peuvent aller de l’accompagnement sur la transformation digitale à des prestations relatives à la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, en passant par un contrôle interne ou un audit sur la gestion des données personnelles. « Pour intégrer les nouvelles missions à l’offre du cabinet, il est important d’identifier ses forces et faiblesses en consultant par exemple les collaborateurs pour savoir quels sont leurs centres d’intérêt », conseille la Vice-Présidente de la CRCC de Paris.
De cette rencontre, il ressort finalement un peu d’incertitude quant à l’avenir de la profession, mais surtout une bonne part d’optimisme. Pour Yann Chaker, élu de la CRCC de Paris, il s’agit désormais d’« exploiter l’aura du commissaire aux comptes gardien des règles » afin d’élargir ses missions.
Louise Jammet