Le Président de l’ANECS Paris Ile-de-France (association nationale des experts-comptables et commissaires aux comptes stagiaires) Julien Le Puil a souhaité à son tour s’exprimer dans nos colonnes pour faire valoir le point de vue des jeunes professionnels de l’audit légal face au rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) proposant de supprimer les commissaires aux comptes dans les petites entreprises.
En préconisant la remontée des seuils d'audit légal, le rapport de l’IGF met en danger notre avenir. Sans revenir sur les incohérences du rapport et l’absence de vision de terrain de ses rédacteurs, parfaitement mis en évidence par mes futurs confrères, je souhaite partager l’inquiétude des jeunes dont je suis chaque jour témoin.
10 000 emplois, c’est l’enjeu de cette réforme et plus important encore, l’avenir du Diplôme d’Expertise Comptable qui est directement menacé. Huit ans d’étude et trois ans d’expérience à mettre aux oubliettes, voilà le message qui nous est envoyé. Je refuse de voir notre avenir partir en poussière sans réagir.
Il est évident que les pratiques de l’audit doivent évoluer et s’adapter aux mutations de l’environnement. Il est par exemple nécessaire d’alléger les contrôles lors de l’audit des PME sans pour autant renoncer à la qualité du service rendu. L’approche d’audit doit également être modifiée en agissant plus en amont à l’aide d’algorithmes et d’outils informatiques de plus en plus performants. Cette nouvelle approche permettrait aux commissaires aux comptes de détecter plus efficacement les signes avant-coureurs de défaillance et ainsi mieux protéger les entreprises contre le risque de continuité d’exploitation.
Ces pistes ne sont bien entendu, pas exhaustives. A l’heure de la numérisation de l’économie et de l’intelligence artificielle, le rôle du commissaire aux comptes est plus que jamais, vital pour la sécurisation des données financières et plus généralement, pour l’économie.
Ne baissons pas les bras, la profession est belle et mérite d’être défendue. L’heure est à la mobilisation. C’est notre avenir que nous devons protéger.
Julien Le Puil
Président de l’ANECS Paris Ile-de-France