A l'occasion des 30èmes Assises de la CNCC qui ont eu lieu le mardi 21 novembre 2017, a été lancé le premier baromètre économique des risques des PME, qui mesure les risques structurels et opérationnels auxquels ces entreprises sont exposées.
Lors des 30èmes Assises de la CNCC qui se sont déroulées le mardi 21 novembre 2017 au Palais des Congrès de Paris, la Compagnie nationale des commissaires aux comptes a diffusé la première édition de son baromètre économique désormais semestriel, réalisé par Opinion Way auprès de 500 dirigeants d'entreprises de 10 à 249 salariés. Ce dispositif d'analyse porte sur la perception qu'ont ces structures des risques auxquels elles sont conforntées.
De cette étude, on retiendra particulièrement trois points-clé :
- 91 % des dirigeants interrogés affirment que leur entreprise sera présente sur le marché dans 5 ans : un message optimiste, expression d’un retour à la confiance ;
- néanmoins, ils sont attentifs pour 61 % d’entre eux à l’évolution de leur marché ou à l’incertitude du cadre réglementaire dans lequel ils évoluent pour 58 % ;
- et 28 % des dirigeants seulement jugent que leur entreprise pourrait être confrontée à un risque lié à la transformation numérique.
Pour Steve Amat, membre du Bureau de la Compagnie nationale en charge de cette étude, « les entrepreneurs ont une vision optimiste mais profondément lucide de leur environnement le plus traditionnel ou historique. Ils manquent sans doute de critères d’observation objectifs sur les risques nouveaux comme le numérique et la cybercriminalité. »
91 % des dirigeants interrogés affirment que leur entreprise sera présente sur le marché dans 5 ans et 80 % qu’elle ne sera pas confrontée à une nouvelle crise économique au cours des deux prochaines années. Pour les commissaires aux comptes, au-delà du retour à la confiance dans la dynamique de croissance du pays, les dirigeants affichent une véritable confiance dans la stabilité de leur propre business.
Jean Bouquot, Président de la CNCC, s’inquiète de cette sous-évaluation du cyber-risque : « A l’heure où les business models se transforment ou s’ubérisent à grande vitesse, il est très ambitieux d’affirmer une visibilité à cins ans. Tant mieux pour les entrepreneurs. Cela renforce le rôle de vigie et d’alerte que nous pouvons avoir de notre côté. »
Néanmoins, les chefs d'entreprise apprécient differemment le risque qui les environne et leurs prises de risques. C’est ainsi qu’ils sont 61 % à s’inquiéter de nouvelles concurrences et respectivement 46 % et 40 % à s’interroger sur le risque financier ou lié aux ressources humaines. L’embauche d’un salarié en CDI constitue pour 51 % d’entre eux une prise de risque nouvelle comme l’est pour 41 % d’entre eux le changement de leur stratégie.
On constate ainsi un réel décalage de perception entre les risques sociaux et de compliance et les autres risques.
Selon Steve Amat, « Il est préoccupant de voir des prises de risques majeures - comme un changement de stratégie ou une augmentation de capital - jugées moins lourdes que l’embauche d’un CDI. Les chefs et cadres dirigeants de PME sont naturellement moins disponibles et clairvoyants pour des sujets qu’ils ne maîtrisent pas. »
Cette insuffisante prise en compte pourrait peut-être s’expliquer également par la charge administrative constante qui pèse sur les épaules des dirigeants de PME et par l’instabilité réglementaire de ces dernières années qui les a détournés de problématiques pourtant croissantes. Ainsi 59 % d’entre eux estiment consacrer trop de temps aux démarches administratives pour être conformes aux réglementations et aux normes, par rapport à leur activité économique et 66 % ressentent le besoin d’être aidés pour comprendre les obligations légales, les normes et les certifications auxquelles leur entreprise est soumise.