La pandémie de Covid-19 n’a pas fini en 2021 de malmener les services comptables et financiers des entreprises. Après l’épreuve périlleuse du test du travail à distance en 2020, la résilience s’est poursuivie à grand renfort d’accélération sur la transformation numérique et de recrutement de profils ciblés notamment. Alors que 2022 vient tout juste de commencer, BlackLine, acteur de la digitalisation des fonctions comptable et financière, livre ses prédictions pour son secteur d’activité.
Vers l’adoption d’un modèle hybride favorisant la productivité en télétravail
Malgré une année 2021 marquée par de fortes incertitudes, les équipes financières de nombreuses organisations ont réussi l’impossible en achevant la clôture des comptes dans les délais, voire en entamant leurs prévisions de résultats pour les périodes à venir, le tout en travaillant durant la majeure partie de l’année, à distance. Fortes de ce succès, les fonctions financières des entreprises continueront à chercher des opportunités leur permettant de fonctionner et performer dans les mêmes circonstances, en télétravail.
Selon une récente étude menée par McKinsey aux Etats-Unis, la pandémie a poussé près de deux tiers des employés en entreprise à réfléchir sur leur vie et leur métier et sur leurs aspirations pour l’avenir, leur « raison d’être ». La même enquête révèle que leurs principaux motifs de démission sont l’impression de ne pas être appréciés à leur juste valeur, soit par leur organisation, soit par leurs responsables, ainsi que l’absence d’un sentiment d’appartenance à leur entreprise. Les services financiers et comptables concernés par cette problématique risquent de subir de plein fouet le phénomène de « Grande Démission » qui devrait perdurer tout au long de l’année 2022.
Pour prendre soin de leurs effectifs, et avec la normalisation du télétravail, ces départements vont être amenés à investir dans des outils et technologies permettant à leurs effectifs de performer tout en gérant mieux leur temps, que ce soit via l’automatisation de tâches répétitives et chronophages, ou à l’aide d’outils collaboratifs offrant des solutions plus productives et plaisantes pour interagir.
Dans le même temps, ces professionnels seront davantage écoutés par leurs organisations sur tous les sujets tels que la diversité, l’équité, l’inclusion et l’appartenance, ainsi que sur les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance, soit ce qui constitue la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, ou RSE.
Une chasse aux profils aux compétences multiples pour soutenir la prise de décisions éclairées
Les directions financières chercheront à recruter des individus talentueux possédant à la fois les connaissances traditionnelles en finance et comptabilité, mais aussi des compétences plus pointues sur le plan technique et en matière de logiciels. De telles combinaisons seront en effet indispensables pour permettre aux organisations d’atteindre ou de dépasser de hauts niveaux de performance et d’excellence.
Cette demande croissante de polyvalence sera sans surprise alimentée par la progression de la transformation numérique au sein des entreprises. Les équipes financières seront chargées d’informer leurs collègues des autres départements de l’importance stratégique de disposer d’une variété d’indicateurs en temps réel (revenus, capitaux disponibles, liquidités et autres bénéfices nets) ainsi que d’indicateurs plus subjectifs : opportunités en attente, livraisons effectuées dans les temps, délais moyens de recouvrement, satisfaction client, engagement des collaborateurs...
Enfin, puisque chaque département produit ses propres données, les services financiers devront s’appuyer sur l’intelligence artificielle et autres outils d’informatique cognitive pour analyser ces données en tenant compte des informations financières obtenues en temps réel. Par conséquent, afin de convertir un vaste champ de données de performances en informations qualifiées et répondre aux besoins décisionnels de chaque fonction, le département financier fera appel à toujours plus de profils offrant à la fois des compétences classiques et des connaissances techniques.
La RSE parmi les attributions de la direction financière
Face à la montée en puissance de la question dans l’opinion publique et à l’intérêt des investisseurs institutionnels autour du sujet, les demandes d’informations liées à la RSE sont amenées à augmenter en 2022, ce qui devrait soumettre les entreprises publiques à de nouvelles exigences en matière de reporting financier. Afin de s’y préparer au mieux, les principaux cabinets d’audit à travers la planète et les grandes sociétés de conseil en management ont d’ores et déjà développé des offres d’audit professionnel ou d’assurance tenant compte des risques que représentent des enjeux tels que le dérèglement climatique.
En tant que partenaire stratégique de la direction générale, la direction financière sera la principale promotrice des initiatives RSE au sein de l’organisation. Dans le cadre de cette mission, elle mettra en place une structure de gouvernance et un environnement de contrôle des facteurs et risques qui y sont liés, tout en assurant une surveillance et en faisant preuve de transparence quant aux mesures prises.
Le DAF semble un candidat tout désigné pour mener à bien cette initiative. Il est déjà de sa responsabilité de veiller à ce que les rapports financiers soient précis, complets et vérifiables, conformément aux normes comptables d’information financière en vigueur. Etant donné que la fonction finance maîtrise déjà ces normes et qu’elle sait comment préparer des états financiers, c’est à elle qu’il reviendra de s’assurer que les données relatives aux critères RSE de l’entreprise bénéficient de la même attention que celles qu’elle présente dans ses bilans.