La comptabilité est non seulement un outil de gestion majeur qui permet de connaître et de suivre tous les éléments de la vie de l’entreprise, mais elle est également un outil de pilotage indispensable pour déterminer ses grandes lignes stratégiques. Le Monde du Chiffre sélectionne quelques principes élémentaires pour une bonne analyse comptable.
La bonne tenue de la comptabilité d’une entreprise permet de comprendre et d’analyser ses performances, mais surtout de connaître à tout moment son état de santé financière et donc d’anticiper d’éventuelles difficultés. Le bilan donne une idée de ce qui s’est passé tandis que le compte de résultat permet de porter un jugement sur l’avenir de l’entreprise. La comptabilité regroupe, coordonne et inspecte l’ensemble des données financières dans le but de mettre à disposition des chefs d’entreprise des éléments fiables pour leur permettre de prendre les meilleures décisions en fonction de la conjoncture et ainsi d’atteindre l’équilibre financier. A chaque emploi correspond un mode de financement approprié qu’il s’agit de déterminer à l’aide des documents comptables.
Toutefois, les données contenues dans le bilan et dans le compte de résultat peuvent être ardues à analyser et faire l’objet d’une lecture faussée. Une entreprise qui semble en bonne santé peut se révéler peu rentable sur le long terme et inversement.
Pour éviter de tels écueils, il existe plusieurs astuces de lecture.
La croissance du chiffre d’affaires permet de mesurer l’évolution de l’activité d’une entreprise en volume, d’observer si elle a conquis de nouveaux marchés. Cet indicateur est néanmoins insuffisant : cette croissance peut avoir pour origine une augmentation plus rapide des charges et entraîner un accroissement de l’endettement. D’autres facteurs doivent être pris en considération afin de déterminer si la hausse du chiffre d’affaires s’inscrit dans une gestion saine.
Un bénéfice croissant et important montre que l’entreprise gagne de l’argent et que sa gestion est durable : la hausse du chiffre d’affaires s’accompagne d’une capacité à générer des liquidités supplémentaires. Autre explication possible : des efforts ont été réalisés afin de réduire les charges. Cet indicateur synthétique intègre l’ensemble des éléments contenus dans le compte de résultat.
L’étude de l’évolution du résultat doit par ailleurs être complétée par une étude de la rentabilité de l’entreprise à regarder en des termes absolus et relatifs et à comparer avec celle des entreprises du même secteur d’activité.
Le ratio entre capitaux propres et endettement global permet de déterminer la solvabilité de l’entreprise et donc sa solidité financière. Si un ratio supérieur à un est idéal, cette situation est en réalité assez rare. Le rapport entre les dettes à moyen et long terme et la marge brute d’autofinancement permet de savoir au bout de combien d’exercices l’entreprise peut rembourser ses dettes grâce à sa trésorerie. Un délai trop long met en exergue une insuffisance de liquidités et une trop grande fragilité de l’entreprise pour affronter les difficultés. Enfin, un ratio élevé du rapport entre frais financiers et chiffre d’affaires signifie que l’endettement affecte trop lourdement l’activité de l’entreprise. Les banques seront alors réticentes à accorder de nouveaux financements.
Alice Magar