Mazars et le Comité ONU Femmes France proposent "Bienvenue sur la planète Femmes", une immersion dans le quotidien de près de 2.400 femmes de 3 générations différentes (Génération W née entre 1945 et 1960 ; X née entre 1961 et 1980 ; Y née entre 1981 et 1995) dans 108 pays.
Dans cette étude comparée de 3 générations de femmes (W,X,Y) à travers le monde, Mazars - associé au Comité ONU Femmes France - a abordé la question de l’égalité femmes-hommes sous les prismes des différences culturelles et générationnelles.
En moins d’un siècle, la place des femmes a totalement changé. Instruites et diplômées, elles ont investi le domaine public et y apportent un nouveau regard. Mais est-ce le cas partout dans le monde ? Comment les femmes ressentent-elles ces changements ? Estiment-elles avoir les mêmes chances que les hommes ? Sont-elles satisfaites de ces avancées ?
A travers des données chiffrées, des témoignages de femmes et des parcours de vie, cette étude inédite photographie, avec un éclairage nouveau et très actuel, les sociétés mondiales d’aujourd’hui.
POURQUOI CETTE ETUDE ?
"La visibilité des femmes dans la société, la diffusion de nouveaux moyens de communication et l’ascension d’une génération toujours plus connectée remettent en perspective nos schémas sociétaux" explique Muriel de Saint Sauveur, Directrice de la diversité du Groupe Mazars.
"Alors qu’il est aujourd’hui de notoriété publique que la participation des femmes au marché du travail représente le développement économique de demain, il est temps de découvrir ce qu’elles vivent, ce qu’elles dénoncent et ce dont elles rêvent !" ajoute-t-elle.
"Si les droits des femmes ont fait des avancées considérables en peu de temps - à l’échelle des sociétés - les filles et les femmes n’ont pas réellement le pouvoir de saisir toutes les opportunités de valoriser leur potentiel et de faire leur propres choix. Ce défi demeure partout." Miren Bengoa, Présidente du Comité ONU Femmes France.
METHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Menée en 2014, cette étude s’appuie sur la participation de 2.382 femmes, issues des générations W, X et Y et de 108 pays. Ces réponses ont été obtenues grâce à un questionnaire quantitatif en ligne traduit en 4 langues et des entretiens "face to face" qualitatifs.
SYNTHESE DE L’ETUDE - CONSTATS COMMUNS
En moyenne, les femmes jugent que le niveau d’égalité femmes-hommes dans leur pays s’élève à 6,13/10.
DES PROGRES SIGNIFICATIFS EN MATIERE D’EGALITE FEMMES-HOMMES...
Interroger des femmes de plus de 100 nationalités différentes a permis de constater que les progrès rendus possible par l’appareil législatif, ont apporté aux femmes des libertés attendues (recevoir une éducation, pouvoir travailler et choisir son métier, gérer ses finances, conduire et voyager). Autre résultat largement positif : les femmes - à de rares exceptions près - ne constatent pas de régressions de leurs conditions, seulement des progrès.
… MAIS LES INÉGALITÉS ENTRE FEMMES ET HOMMES PERSISTENT
Si la possibilité de choisir son métier semble désormais acquise pour 79 % des femmes interrogées, les inégalités résident autre part : plus de la moitié déclare s’être déjà sentie victime de discrimination par rapport à un homme, et pense que leur ascension professionnelle n’est pas identique à celle de leurs homologues masculins.
Plus inquiétant encore : 63 % considèrent la maternité comme un frein à leur carrière professionnelle. La sphère professionnelle est donc toujours vécue comme un lieu discriminant. Mais au-delà du travail, ces femmes que tout sépare - âge, origine, métier - déplorent les mêmes choses : stress lié à un emploi du temps surchargé, harcèlement dans la rue, hyper-sexualisation de l’image de la femme, étiolement des liens sociaux.
UN EQUILIBRE VIE PERSONNELLE-VIE PROFESSIONNELLE DIFFICILE A TROUVER
La double, voire triple journée que vivent la majorité des femmes est unanimement vécue comme une grande source de stress et de frustrations, si bien que beaucoup en arrivent à la conclusion qu’il faut faire un choix.
Elles sont aussi nombreuses à déplorer le déclin des solidarités familiales, voire plus généralement d’une cohésion sociale, qui laisse les femmes assumer toutes les tâches dans un climat économique plus que tendu… La difficile gestion de ce quotidien est aussi vécue comme la source d’un sentiment de culpabilité.
76 % des femmes interrogées attendent avant tout que leur partenaire les soutienne dans la gestion du quotidien et fasse preuve d’une plus grande implication. Elles comptent aussi beaucoup sur leur employeur, et notamment en Europe, Asie-Pacifique et Amérique Latine, où il est cité en 2ème position. Il se voit donc accorder un rôle nouveau pour assurer un meilleur équilibre de vie à ses collaborateurs. Pour ces femmes, concilier vie professionnelle et vie personnelle est donc possible à condition que l’engagement collectif autour d’elles soit réel (partenaire et employeur).
DES FEMMES UNIES DANS UN MÊME DESSEIN : ATTEINDRE L’ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES
51 % des femmes interrogées estiment que ces avancées ne sont pas suffisantes, et notamment en Amérique Latine, en Afrique et au Moyen-Orient. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que 72 % d’entre elles considèrent le féminisme comme toujours d’actualité.
Si les revendications peuvent changer d’une région à l’autre – les femmes en Amérique Latine défendent avant tout le droit d’avorter (75 % déclarent ne pas y avoir accès) alors que les femmes au Moyen-Orient aimeraient pouvoir s’exprimer librement – elles sont unanimes sur le chemin à prendre pour faire progresser l’égalité Femmes-Hommes. L’éducation (72 %) et le travail (46 %) sont désignés comme les principaux vecteurs d’une plus grande indépendance et autonomie des femmes à l’échelle internationale.
77 % pensent que les générations futures connaîtront des avancées en faveur de la cause des femmes.
ZOOM SUR LES FEMMES DE PAYS DU MONDE ARABE : ENTRE TRADITIONS ET EMANCIPATION
Les femmes des pays du monde arabe interrogées jugent les avancées qu’elles ont connues encore insuffisantes.
En effet, de nombreux droits ne restent accessibles qu’à une minorité et notamment ceux liés à la maîtrise du corps. Cependant, les réalités sont contrastées d’un pays à un autre : si 85 % des Tunisiennes déclarent pouvoir divorcer, seulement 12 % d’Irakiennes disent pouvoir en faire de même.
Par ailleurs, les Millennials (génération Y) évaluent plus sévèrement la situation de l’égalité Femmes-Hommes que leurs aînées : plus de la moitié d’entre elles dénoncent un cadre législatif insuffisant et déclarent avoir moins accès que les femmes de la génération X à certains droits (contraception, avortement, disposer librement de son corps, voyager seule).
Les femmes, toutes générations confondues, racontent des relations crispées avec les hommes et une difficulté à agir sans l’accord des hommes, qu’ils soient leur père, leur mari ou leur frère.
Aussi, la plupart des femmes interrogées parlent d’émancipation et de leur envie de faire des choses seules. Certaines remarquent également un désengagement des hommes vis-à-vis de leurs responsabilités traditionnelles, suggérant un malaise face à la prise d’autonomie des femmes.
Pour plus de la moitié d’entre elles, la liberté d’expression est vécue comme le combat le plus prioritaire à mener. Elles racontent leur besoin de s’affranchir des traditions et leur envie de rébellion. Pour elles, le féminisme est un réel combat, mais elles restent globalement confiantes (63 %) quant aux progrès que connaîtront les générations futures.
SYNTHESE DE L’ETUDE - QUELQUES CHIFFRES ET TEMOIGNAGES
51 % des femmes interrogées estiment que le cadre légal n’est pas suffisant dans leur pays pour assurer l’égalité femmes-hommes, toutes générations confondues.
46 % des femmes interrogées notent que l’éducation des filles a évolué favorablement.
52 % des femmes de la génération X estiment qu’elles ne gagnent pas autant que leurs homologues masculins alors que seules 33 % des femmes de la génération Y ont cette perception.
3 GENERATIONS : 3 DEFINITIONS DU FEMINISME
Si 72 % des femmes interrogées estiment que le féminisme est toujours un sujet d’actualité, la signification de celui-ci et les combats qui le définissent varient largement d’une génération à une autre.