Sur les 5 500 créations d’entreprises innovantes soutenues dans les 2 premières années de leur vie par Bpifrance et le MESR entre 1998 et 2007, 8 % étaient initiées par une femme, 11 % comptaient au moins une femme dans l’équipe pilote. Portées par les mêmes motivations et avec les mêmes chances de réussir, les femmes sont moins nombreuses à créer une entreprise innovante.

Les créateurs et créatrices ont un même niveau de formation, une certaine maturité au moment de la création puisqu’ils sont âgés d’une quarantaine d’années ; et un passage par le monde de l’entreprise tout aussi fréquent. Cependant, un créateur a deux fois plus de chances d’avoir occupé par le passé un poste de direction qu’une créatrice. La peur de l’échec et du manque de compétences en matière d’innovation et de création d’entreprise est plus sensible, au démarrage, chez la femme.

Quel que soit le genre du porteur de projet, les principales difficultés rencontrées sont le ciblage du marché et le bouclage du plan de financement ; mais les contraintes de recrutement et de fidélisation des bonnes compétences, et la complexité administrative et logistique liée à la création de l’entreprise sont plus marquées chez la créatrice. Les problématiques de financement sont tout aussi présentes chez la créatrice que chez le créateur.

Avec le temps, on constate que les différences entre hommes et femmes se lissent. Si les leviers essentiels de la croissance, à savoir une activité de R&D permanente et la rencontre du marché, sont indifféremment cités par les porteurs de projet, la cohésion de l’équipe et la constitution d’un réseau relationnel pertinent sont 2 fois plus importants pour la femme.

Quant aux marchés visés, ils sont initialement plus limités chez la créatrice dont la probabilité de développer du chiffre d’affaires en France plutôt qu’à l’international est 2 fois plus élevée que chez le créateur. Malgré tout, à fin 2010, 7 CEI (Création d'entreprises innovantes) sur 10 exportent ou se sont implantées à l’étranger.