Selon une étude publiée par Altares, le nombre de défaillances d'entreprises au premier trimestre 2015 n'a jamais été aussi élevé depuis 2009.
La dernière étude Altarès "Défaillances d’entreprises en France : 1er trimestre 2015" révèle un niveau historique des défaillances qui s’accélèrent fortement sur le 1er trimestre 2015 (+ 7,6 % / 2014 T1). Le nombre d’emplois menacés dépasse 66.000, au plus haut depuis 2009. Le seuil des 18.000 jugements d’ouverture est franchi. Les procédures collectives bondissent de 47 % chez les micro-employeurs (1 ou 2 salariés) et de 26 % chez les PME de 20 à 49 salariés.
"La consommation des ménages reprend des couleurs, le climat des affaires s’améliore, les conditions de crédit s’assouplissent, les clignotants passent progressivement au vert, pourtant l’économie réelle patine encore sévèrement. Ce premier trimestre confirme que de la rémission à la guérison il y a un pas que les entreprises n’ont pas encore toutes franchi." Observe Thierry Millon, Directeur des études Altares.
Forte sinistralité des petits employeurs et PME de 16 à 20 salariés
• Depuis 2009, chaque premier trimestre se conclut aux environs de 16.500 défaillances. 2015 signe un démarrage bien plus compliqué avec 18.134 défaillances d’entreprises en augmentation de 7,6% par rapport au même trimestre 2014. Précisément, les tribunaux ont ouvert sur les seuls trois premiers mois de l’année, 445 sauvegardes (+ 8 % / 2014 T1), 5.204 redressements judiciaires (+ 9 %) et 12.485 liquidations judiciaires
(+ 7 %).
• Depuis un an, les défaillances de micro-employeurs signent chaque trimestre des niveaux record. Le premier emploi est une charge financière que beaucoup d’entrepreneurs en panne d’activité semblent ne plus pouvoir assumer. Les dépôts de bilan de structures de 1 ou 2 salariés bondissent ce trimestre de plus de 47 %. Plus précisément, les défaillances de TPE d’un salarié explosent de 54 % tandis que celles de deux salariés augmentent de 8 %.
• 4.000 (+ 9 %) TPE de 3 à 9 salariés ont-elles-aussi déposé le bilan ; La vulnérabilité est particulièrement marquée sur les entreprises de 7 ou 8 salariés (+ 20 %).
• Pour les PME, le point de clivage se fixe à 49 salariés. Au-dessus (50 salariés et plus) les défaillances sont globalement stables tandis qu’en-dessous (10 à 49), elles sont en hausse sensible (+ 16 %). Les tensions sont plus notamment très prononcées sur les PME de 16 à 20 salariés (+ 28 %).
Les sociétés commerciales concentrent les trois quarts des défaillances
Les TPE sont les plus nombreuses dans l’économie et donc dans le champ des défaillances. L’essentiel d’entre elles sont des SARL et non des artisans.
Environ 14.000 des 18.000 procédures collectives de ce trimestre, soit 77 %, ont été ouvertes sur des sociétés commerciales (principalement des SARL) ; c’est 10 % de plus qu’un an plus tôt.
Les artisans ou les commerçants individuels couvrent moins de 2.800 jugements, un nombre en retrait de 3 % sur un an et 7 % sur deux ans.
Parmi les autres catégories juridiques en panne d’activité ou de financement figure le monde associatif. 240 associations ont connu un redressement ou une liquidation judiciaire au cours de ce premier trimestre 2015, c’est 25 % de plus par rapport au début d’année 2014 et 52 % par rapport à début 2013.