Le recul des besoins en fonds de roulement a dépassé 2 jours de chiffres d’affaires en 2014, montre l’étude REL publiée en exclusivité par L’Agefi.
La 17ème étude annuelle du Cabinet REL, spécialisé dans l’optimisation du BFR et portant sur les résultats publics 2014 des 1000 plus importantes entreprises européennes démontre une nette amélioration de leur BFR ( Besoin en Fonds de Roulement) avec une diminution de 2,4 % de leurs besoins en fonds de roulement.
Après les modestes progrès enregistrés en 2013, les efforts fournis par les grandes entreprises européennes dans la gestion de leurs besoins en fond de roulement (BFR) ont été davantage payés de retour l'an dernier, montre la dix-septième édition de l'étude du cabinet REL (groupe Hackett), publiée en exclusivité par L'Agefi.
Prenant en compte les 1.000 premiers groupes européens cotés en Bourse, à l'exclusion du secteur financier, l'étude fait ressortir une diminution de 5,6% de leur BFR à 34,9 jours de chiffres d'affaires, contre un niveau de 37 jours l'année précédente en données pro forma.
Certains secteurs se sont particulièrement distingués sur l'exercice écoulé, comme les infrastructures de transport qui affichent un BFR négatif pour la première fois depuis 2010, ou celui des hydrocarbures «qui a tiré parti d'une réduction stratégique du niveau des stocks décidée par les principaux acteurs», relève l'étude. A contrario, les compagnies aériennes, les produits ménagers et les services informatiques ont enregistré une nette dégradation de leur BFR, en raison notamment d'un recouvrement moins rapide des créances clients.
Concernant la France, le BFR des 102 entreprises analysées s'est globalement amélioré de 5,4%, une performance similaire à celle de l'échantillon européen. Alors que les créances clients sont restées stables, la rotation des stocks s'est accélérée et les délais de paiement aux fournisseurs se sont légèrement allongés. En outre, 60% des dix plus grands groupes français par le chiffre d'affaires (cf. tableau ci-dessous) ont réduit leur BFR l'an dernier, dans des proportions très importantes pour PSA Peugeot Citroën, Casino ou Total.
Si la baisse cumulée du BFR des grandes entreprises de la région atteint 18,5% sur les sept dernières années, « seulement 13% d'entre elles sont parvenues à améliorer cet indicateur chaque année depuis 2012 », précise l'étude. Depuis 2007, cette performance n'a été atteinte que par quatre groupes (l'anglo-néerlandais Unilever, l'allemand HeidelbergCement, l'italien Luxoticca et le finlandais PKC).
Par rapport aux meilleures pratiques en vigueur dans chaque secteur d'activité, REL a identifié « un gain potentiel supplémentaire de 1.100 milliards d'euros pour l'ensemble des entreprises de l'échantillon ». Cette source de gain proviendrait principalement d'une meilleure gestion des créances clients et des dettes fournisseurs.
Méthodologie
L’étude annuelle de REL, mesure les performances en matière de gestion de leur BFR des 1000 premières entreprises européennes (en volume des ventes) pendant l’année 2013. Les données sont issues de sources publiques (CapitalIQ). Les industries sont définies par leur GICS (Global Industry Classification Standard) qui est une classification « Standard & Poor’s » qui rend ensuite possible une comparaison globale par secteur et par industrie. Les comparaisons sont faites d’une année sur l’autre en respectant le même périmètre d’étude, en prenant en compte l’entreprise puis sa classification GICS (59 classes), et enfin le rang qu’elle occupe sur le continent étudié.
Le BFR correspond au solde entre les ressources à plus d'un an (dites stables), et les immobilisations (emplois stables à plus d'un an). Positif, il traduit un excédent des premières sur les secondes. Négatif, il permet de constater que les immobilisations sont financées par les ressources de trésorerie ou par l'excédent des ressources d'exploitation sur les emplois (besoin en fonds de roulement négatif).
Le DWC est composé du DSO, DIO et DPO. En voici les composantes pour l’année 2011 sur l’ensemble du classement :
Le DSO** - Ratio de créance clients est de 47 jours (47,6 en 2012)
Le DIO**- Ratio de rotation des stocks est de 37,1 jours (37,4 en 2012)
Le DPO** - Délai de paiement fournisseurs est de 44,6 jours (44,4 en 2012)
**Terminologie des termes employés
DSO - Ratio de rotation du crédit clients
Egal au rapport de l'encours clients au chiffre d'affaires journalier moyen TTC, il exprime en nombre de jours de chiffre d'affaires, la durée moyenne du crédit accordé par l'entreprise à ses clients (ou autrement dit le délai moyen de paiement de ceux-ci).
DPO - Ratio de rotation du crédit fournisseurs
Egal au rapport de l'encours fournisseurs aux achats journaliers TTC, il exprime en nombre de jours d'achats, la durée moyenne de crédit accordée à l'entreprise par ses fournisseurs (ou le délai moyen de paiement de celle-ci).
DIO - Ratio de rotation des stocks
Egal au rapport des stocks et travaux en cours au chiffre d'affaires journalier moyen HT, il donne le nombre de jours de chiffre d'affaires que représentent les stocks.
DWC - Egal au rapport du fonds de roulement au chiffre d’affaires journalier moyen. Plus le nombre de jours obtenus est bas, plus les performances sont jugées bonnes. Si dans les tableaux récapitulatifs les pourcentages sont en recul, c’est une amélioration (même si le chiffre est négatif).