Dans un contexte de fortes turbulences pour le monde du chiffre, le syndicat ECF a lancé une enquête auprès de 600 experts-comptables et commissaires aux comptes pour en savoir davantage sur leur vision du métier, leurs attentes et leurs craintes. L’optimisme reste de mise !
Alors que le projet de loi PACTE vient d’être présenté en Conseil des ministres, tous les regards des professionnels du chiffre restent rivés sur l’une de ses mesures phares : le rehaussement des seuils d’audit.
Dans ce contexte incertain, le syndicat ECF a interrogé 600 experts-comptables et commissaires aux comptes sur leur vision du secteur et son orientation pour l’avenir. Les résultats de cette enquête, présentés lors du Congrès national ECF, mettent en lumière la prise de conscience de toute une profession quant à sa nécessaire évolution pour accompagner les entreprises de manière pertinente dans un cadre toujours plus challengeant.
Un modèle économique qui aurait atteint ses limites ?
Les professionnels interrogés dans l’étude ECF sont près de 65 % à constater une baisse de la rentabilité de la mission traditionnelle comptable. Une tendance qui risque de se poursuivre dans les mois à venir selon presqu’autant de répondants (63 %), certainement dans l’appréhension de la mise en œuvre prochaine de la loi PACTE.
« L’environnement des cabinets d’audit et d’expertise comptable est en pleine mutation et nous faisons face à de nombreux défis. De ce fait, nous devons réfléchir ensemble à un nouveau modèle économique qui prendra en compte les évolutions futures, qu’elles soient réglementaires ou commerciales mais aussi, et surtout, les nouvelles attentes des entreprises. Notre raison d’être ne saurait se limiter à la seule mission d’audit et ce constat doit nous pousser à réinventer notre métier » a commenté Jean-Luc Flabeau, Président d’ECF.
Une nécessaire remise en cause de la profession à l’aube de grands changements
Si plus de 90 % des personnes sondées par l’enquête ECF sont favorables à un véritable audit adapté à la taille de l’entreprise, elles sont 85,3 % à souhaiter que la mission d’audit légal permette de faire des recommandations à la structure contrôlée, signe que la profession est consciente de la nécessité de redéfinir les contours de son champ d’intervention pour répondre aux besoins des PME.
« Ces chiffres nous prouvent que les professionnels ont déjà amorcé cette remise en question. Pouvoir proposer un audit adapté et simplifié avec un coût réduit et présentant une meilleure utilité pour les entités et leurs dirigeants doit être une priorité. Mais pour cela, les cabinets réclament plus d’agilité » a ajouté le Président Flabeau.
Nouvelles technologies et formation identifiées parmi les priorités de demain
Afin de relever les défis de l’avenir, experts-comptables et commissaires aux comptes placent en haut de leur feuille de route la nécessité d’acquérir une pertinence technologique ainsi que la formation, clé de voûte pour l’attractivité de la profession.
72 % des sondés plébiscitent également les rapprochements stratégiques avec d’autres acteurs du conseil, notamment ceux spécialisés dans l’intégration des nouvelles technologies. Objectif : tirer le meilleur de l’intelligence artificielle, du big data et des approches prédictives pour fournir des solutions plus précises aux entreprises et être dans l’anticipation de leurs besoins.
Enfin, interrogée sur la pertinence de son diplôme, la profession estime à 63 % que la formation continue est la plus adaptée pour répondre aux besoins des cabinets tandis qu’elle reste plus mitigée sur la formation initiale (50,1 %).
Malgré l’importance des chantiers à mener pour faire bouger les lignes du secteur, experts-comptables et commissaires aux comptes restent tout de même optimistes. Ils sont ainsi plus de 60 % à déclarer avoir confiance en l’avenir !