Au moment où s'achèvent les 4èmes Etats Généraux des professions d'Experts-Comptables et de Commissaires aux Comptes organisés par L'IFEC, son président, Charles-René Tandé, nous livre sa vision des enjeux et perspectives des professions du chiffre.
En quoi s'est démarquée l'édition 2015 des Etats Généraux de la Profession ?
En 2013, nos états généraux s’étaient concentrés sur la question des activités commerciales accessoires et sur le fait que la norme tant attendue n’était pas encore parue. En 2014, compte-tenu de l’actualité européenne, nous avions fait le point sur le commissariat aux comptes. Cette année, l’IFEC a souhaité apporter aux participants tous les éléments utiles pour qu’ils puissent aborder sereinement leur exercice professionnel face à l’évolution récente et à venir de notre réglementation professionnelle. En plein cœur de l’actualité de la loi Macron, nous avons pu mesurer tout l’intérêt porté sur ces sujets réglementaires par les professionnels, le nombre de participants étant en très nette progression par rapport aux précédentes éditions.
Quelles sont les principales attentes de la profession que vous avez pu identifier ?
Par rapport à l’évolution de nos textes, la profession attend surtout de la stabilité et de la clarté. Nous espérons avoir pu apporter un peu de cette clarté lors des Etats Généraux.
D’un point de vue plus global, la profession est, sans surprise, en attente d’une "vraie simplification", en matière fiscale mais aussi en matière sociale.
Elle s’interroge également sur son avenir face à la déferlante annoncée du numérique.
Comment réagit l'IFEC aux dernières évolutions du projet de loi Macron, notamment sur l'interprofessionnalité ?
Nous ferons un bilan de la loi Macron dès lors que celle-ci sera définitivement adoptée.
L’IFEC s’est mobilisé depuis novembre 2014 sur cette thématique de l’interprofessionnalité qui nous paraissait être, parmi les sujets qui nous concernaient, l’enjeu majeur du projet de loi Macron.
Malheureusement, sur ce point comme sur les autres, nous avons subi de nombreuses attaques et l’interprofessionnalité telle qu’elle se dessine, sans l’activité de commissariat aux comptes au sein de la structure d’exercice interprofessionnel, induit un risque de séparation de nos deux métiers qui nous inquiète fortement.
Plus largement, nous regrettons que ce projet de loi n’ait pas été l’occasion d’organiser une interprofessionnalité équilibrée. L’ouverture du capital des sociétés de professionnels juridiques, mesure prévue dans le pré-projet de loi aurait été une mesure importante. Ce ne sera pas pour cette fois mais l’IFEC continuera à militer en ce sens car le capital de nos cabinets est ouvert, c’est une question de justice mais aussi une condition sine qua non au développement d’une réelle interprofessionnalité.
En tant que président de l'IFEC, quelle est l'action dont vous êtes le plus fier ?
Je suis fier d’être le Président d’un syndicat qui privilégie le travail de fond à la communication, et dont les équipes sont tournées vers l’avenir, au service de toute la profession.
Les Etats Généraux constituent, à mon sens, une belle illustration de ces principes.
Quel conseil donneriez-vous à un jeune professionnel ?
J’étais il y a quelques jours invité à m’exprimer à la tribune d’un évènement de l’Association Nationale des Experts-Comptables Stagiaires et du Club des Jeunes Experts Comptables. Je les ai invités à s’engager dans un syndicat, à continuer tout au long de leur carrière à échanger avec leurs consœurs et confrères. Je renouvelle ce conseil, l’exercice libéral ne doit pas pousser à l’isolement.
Notre profession a un bel avenir : tant pour le métier d’expert-comptable car le conseil sera de plus en plus nécessaire pour améliorer les performances de l’entreprise que pour le commissariat aux comptes indispensable pour améliorer la confiance dans l’économie.
Propos recueillis par Pascale Breton
A propos
Charles-René Tandé sera présent au Salon Social & RH, organisé par l'IFEC, le 7 juillet 2015 à Lille.
Cette 4ème édition sera l'occasion de faire un tour d'horizon des meilleures pratiques en gestion des ressources humaines, et de faire un point sur les dernières évolutions du droit et leurs impacts sur les missions de conseil en matière sociale menées par les Experts-Comptables auprès de leurs clients.