Interview de Etienne Henry, Président du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables d’Alsace.
Vous débutez votre seconde partie de mandat, pouvez-vous déjà établir un premier bilan ?
Dès mon élection en décembre 2012, il a été convenu que j’exercerai la fonction de président pendant les quatre ans de mandature. D’un point de vue personnel, j’estime que cette première partie de mandat m’a permis de rentrer dans le costume du président de l’Ordre des experts-comptables mais aussi et surtout d’appréhender les particularités de ce rôle. J’ai la chance de pouvoir compter au quotidien sur une équipe de permanents formidables, encadrée par Séverine Noloni, secrétaire générale du Conseil régional, mais aussi sur des experts-comptables élus dévoués à l’ensemble de nos actions. Comme je l’ai souhaité, ces deux premières années de mandature ont été placées sous le signe du professionnalisme et de l’exemplarité de tous les instants. Nous avons ainsi assaini les finances du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables d’Alsace qui étaient en déficit en 2012 ; nous avons fait face à nos responsabilités, notamment en mettant en place une politique de modération salariale et de gel des indemnités des élus.
Souhaitez-vous mettre en avant certaines actions réalisées depuis 2012 ?
J’estime que l’équipe élue a réussi à tenir un certain nombre d’engagements. Dès mon arrivée à la présidence du Conseil régional, j’ai souhaité que les équipes se focalisent sur la partie régalienne, vitale pour notre institution. Nous nous étions ainsi fixé comme objectif de réduire considérablement les délais de traitement des dossiers de litiges, que ce soit entre confrères ou avec des clients. Le Conseil régional a énormément travaillé dans ce sens et est aujourd’hui toujours plus réactif aux demandes des confrères, dans un temps que j’estime tout à fait acceptable.
Le Conseil régional a également fait évoluer ses sup- ports de communication ; en plus d’avoir désormais un nouveau site internet et une newsletter mensuelle, nous sommes enfin dans la capacité de faire paraître notre trimestriel « La News des experts- comptables d’Alsace » de façon régulière… Et figurez-vous que ce n’était pas une mince affaire ! Enfin, si je ne devais retenir qu’une seule manifestation pour ce début de mandature, je mettrais en avant le Tournoi européen de gestion durant lequel des étudiants français et allemands s’affrontent autour d’un thème imposé. Sous mon impulsion, et depuis donc maintenant deux ans, le tournoi se déroule entièrement en anglais. L’idée était d’affirmer la dimension européenne du tournoi mais surtout de s’assurer que les étudiants y concourent sur un pied d’égalité. Ces nouvelles éditions anglophones connaissent un véritable succès et le nombre de participants ne cesse de croître… pour notre
plus grand plaisir !
Quels objectifs avez-vous fixés pour cette seconde partie de mandat ?
L’équipe du Conseil régional continue bien évidemment à travailler sur les chantiers mis en place depuis 2013, comme la mutualisation de nos actions avec la Compagnie régionale des commissaires aux comptes. Les instances d’Alsace vous donnent ainsi rendez-vous le 5 novembre prochain pour une assemblée générale commune qui s’intéressera à un sujet d’actualité : la prévention des difficultés des entreprises. Nous prévoyons d’ailleurs d’organiser notre assemblée générale commune chaque année à l’avenir. Dans la lignée de cette évolution, nous souhaiterions également mettre en commun nos efforts de formation en créant un seul IRF (Institut Régional de Formation) ; les équipes de l’Ordre des experts-comptables et de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes d’Alsace continuent ardemment à travailler sur ce projet compliqué.
Par ailleurs, un des axes majeurs que je souhaite développer est la communication auprès des confrères sur la lutte contre le blanchiment. Pour ce faire, nous avons organisé en juin dernier trois jour- nées de formation gratuite, homologuée CAC, à Strasbourg, Colmar et Mulhouse.
En octobre prochain, nous prévoyons également d’organiser la seconde réunion interprofessionnelle avec l’Ordre des avocats et la chambre des notaires d’Alsace, qui permettra d’aborder, sous trois prismes différents, la lutte contre le blanchiment.
Cette manifestation accueillera également le procureur général de la cour d’appel de Colmar, particulièrement sensible à cette problématique et au fait de frapper la délinquance au porte-monnaie. n parallèle de ces actions, nous continuons à promouvoir la profession auprès de nos partenaires institutionnels, tels que la DGFiP, la Direccte, la préfecture… mais également auprès des entreprises de la région. C’est dans cette optique que l’Ordre des experts-comptables d’Alsace est partenaire, depuis 2014, des Odyssées des entrepreneurs. Cette manifestation, organisée par la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin et la Chambre des métiers d’Alsace, a pour vocation de promouvoir le dynamisme de jeunes entreprises de la région.
Pour conclure, je dirais que le Conseil régional poursuit ses efforts autour de la formation ; cette année 2015 relève d’ailleurs un nombre historique de stagiaires en expertise comptable, avec 66 jeunes en 1re année, contre une moyenne de cinquante stagiaires les années précédentes
Diriez-vous que cetteaugmentation est, en partie, dueaux actions du Conseil régional ?
Il est vrai que le Conseil régional s’est efforcé de mettre en place des opérations d’attractivité auprès des jeunes, que ce soit au travers des soirées « Nuit qui compte »ou des excellentes relations que la profession entretient avec les lycées et universités régionales. Je me réjouis d’ailleurs de voir autant d’efforts déployés sur un thème aussi important que l’attractivité.
En tant que président de l’Ordre, avez-vous été confronté à des situations auxquelles vous ne vous attendiez pas ?
Il m’arrive encore d’être surpris par certains confrères qui font, encore et toujours, de la résistance au changement, notamment sur les règles de communication et de démarchage au sein de la profession. Sur ce sujet, j’ai l’habitude de dire que je suis le gardien de l’application des textes qui régissent notre profession.