Interview de David Sauvage, président du Conseil régional de l'ordre des experts-comptables de Bretagne.
L’expertise comptable a-t-elle toujours été une évidence pour vous ?
Sans hésiter oui ! Mon père est expert-comptable et aussi loin que je m’en souvienne j’ai toujours souhaité exercer cette profession. J’ai voulu y accéder le plus rapidement possible et après un bac scientifique, j’ai directement intégré l’ICS-Bégué à Paris où j’ai pu obtenir, en quatre ans, le DPECF, le DECF et le DESCF. J’ai effectué mon stage d’expertise comptable en 1996. Très attaché aux racines familiales, je me suis associé, dès l’obtention de mon diplôme, à mon père dans le cabinet familial. J’y ai été directeur général pendant six ans et en 2008, je suis devenu responsable du cabinet. Le cabinet compte aujourd’hui 35 personnes, réparties sur trois sites autour de Rennes.
Vous êtes-vous rapidement impliqué dans la vie ordinale ?
Effectivement ! Je me suis très vite rendu compte qu’il était important de s’ouvrir aux autres professionnels. Le trait commun des petits cabinets est bien souvent d’être isolé et de subir les évolutions. Partant de ce constat, j’ai souhaité participer activement à la vie syndicale, dès la validation de mon diplôme en 2002, et cela sans passer par l’Anecs ou par le CJEC. Dès 2004, j’ai intégré le Conseil de gestion de la section syndicale bretonne. Lors des élections de 2008, Pascal Levené m’a proposé d’être sur sa liste et une fois élu, il m’a demandé de prendre en charge la commission Formation du Conseil régional. Pendant quatre ans, je me suis fortement impliqué dans la gestion et dans le développement de notre IRF régional et en 2012, j’avais une réelle envie de continuer à m’investir pour l’institution. J’ai pu être en tête de liste auprès de Pierre Barrel et prendre la fonction de trésorier. Ce nouveau poste m’a permis d’être un véritable acteur dans le fonctionnement du Conseil régional. La trésorerie offre une vision globale des activités de l’institution ; ce qui m’a permis d’acquérir encore un peu plus de connaissances sur les rouages de notre profession.
Vous succédez à François Piffard pour cette année 2016, comment êtes-vous arrivé à la présidence ?
Pour des raisons personnelles, François Piffard n’a pas pu finir son mandat, il a donc fallu lui trouver un successeur. J’ai ainsi eu le privilège d’être élu, à l’unanimité par les deux syndicats, président du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables de Bretagne. Etant à la fin de mes deux mandats réglementaires, je n’avais pas l’ambition d’accéder à la présidence, j’ai simplement pris mes responsabilités en tant que membre du Bureau, pour soulager François Piffard mais aussi pour permettre à cette mandature de poursuivre l’ensemble des projets et actions mis en place.
Quels sont vos objectifs pour l’année à venir ?
Je poursuis évidemment l’action politique pour laquelle notre liste a été élue, néanmoins deux points me tiennent particulièrement à coeur :
- Aider et accompagner la mutation numérique des cabinets d’expertise comptable. Notre profession a été habituée à avancer avec les évolutions techniques et technologiques de notre société : l’arrivée de l’informatique dans les cabinets, le développement d’internet… Le numérique dépasse cette simple dimension ; il s’agit là d’une véritable révolution, au-delà de la dématérialisation ou du Cloud, qui a de fortes implications dans nos valeurs et dans nos modes habituels de fonctionnement : nouvelles formes de relations humaines, nouveaux modes de fonctionnement avec les clients, les collaborateurs… Par rapport à ce constat, le Conseil régional doit s’employer à faire prendre conscience à l’ensemble des confrères que nous devons être beaucoup plus performants sur notre coeur de métier : l’accompagnement de nos clients.
- L’ouverture de la formation. En effet, depuis 2015, le Conseil régional s’est installé dans des nouveaux locaux de 1 500m2, dont plus de la moitié est réservée à notre IRF. Nous souhaitons ouvrir cet espace de formation aux experts-comptables et collaborateurs de la région mais très bientôt également aux entreprises. L’objectif est de proposer des formations de haut niveau, labélisées « Ordre des experts-comptables », aux directions financières d’entreprises bretonnes qui n’ont pas d’experts-comptables.
Avez-vous une action à mettre plus particulièrement en avant ?
Spontanément deux actions me viennent à l’esprit : Statexpert et Business story.
Statexpert est la base de données anonyme regroupant les informations issues des flux télédéclarés par les experts-comptables ; son lancement au niveau régional est un projet hautement stratégique qui nous permettra de faire rayonner la profession auprès de notre environnement économique, institutionnel… Avec Statexpert, nous allons pouvoir communiquer auprès des collectivités, des institutions, de nos partenaires, sur la situation économique de notre territoire. Je perçois déjà un grand intérêt en région. Historiquement, l’Ordre des experts-comptables de Bretagne s’est toujours employé à faire connaître et reconnaître le rôle de l’expert-comptable dans la création d’entreprise au travers du dispositif « Créer, accompagner la jeune entreprise ». Le Conseil supérieur vient de lancer, sur l’ensemble du territoire national, un nouveau dispositif dédié à la création d’entreprise : Business story. Ce sujet nous tient particulièrement à coeur et Business story va être un élément phare de notre communication pour ce premier trimestre 2016. C’est une réelle attente des confrères, je sais d’ores et déjà que nous n’aurons pas de mal à les mobiliser sur ce projet.