Les indicateurs de performance, aussi appelés Key Performance Indicators (KPI), permettent une prise de recul et une analyse factuelle des résultats de l'entreprise.
Tous ne sont pas aussi pertinents selon les structures. Un bon indicateur de performance est simple (compréhensible), mesurable en quantité et en laps de temps, concret, c'est-à-dire utilisable par le décideur, disponible en temps réel et pertinent (s’inscrivant dans une stratégie). L'expert-comptable est d’une aide précieuse pour déterminer ces indicateurs. Le Monde du Chiffre dresse une liste non exhaustive des ratios essentiels pour piloter une entreprise.
Des ratios génériques permettent d'observer dans quelle phase se trouve la structure. Diviser le chiffre d'affaires par celui de l'année précédente apporte une vision de l'évolution du CA hors taxes. Un rapport entre les actifs circulants et les dettes donne connaissance de la capacité de l'entreprise face aux liquidités. La division du chiffre d'affaires par le nombre de salariés fournit enfin une idée de la productivité de la société.
Il est possible de dresser une typologie des ratios. Les indicateurs d’action (ou de suivi) constituant un levier de pilotage sont à distinguer des indicateurs de résultat qui établissent un constat.
Les ratios de rentabilité
Il s'agit de ratios centrés sur les éléments du compte de résultat.
Pour établir la marge nette, il suffit de faire l'opération suivante : résultat net / chiffre d'affaires. Le taux de marge commerciale s'obtient quant à lui en posant : (chiffre d'affaires hors taxes - achats ou services consommés hors taxes) / chiffre d'affaires hors taxes. Un décideur peut avoir une idée de la rentabilité de son entreprise par rapport aux moyens déployés en divisant le résultat net par les capitaux propres. Le seuil de rentabilité se calcule de la manière suivante : charges fixes / [((chiffre d'affaires hors taxes - charges variables) / chiffre d'affaires hors taxes) x 100]. Il s'agit du seuil de chiffre d'affaires à partir duquel l’entreprise fait des bénéfices.
Les ratios de structure financière
Il s'agit cette fois de ratios fondés sur l'analyse du bilan. Ils sont également appelés ratios d’équilibre financier.
La soustraction : capitaux permanents - actifs immobilisés donne le fonds de roulement net global. S’il est positif, l'entreprise bénéficie d'une bonne solvabilité. Ce calcul permet au décideur de déterminer si la base financière de l’entité est équilibrée. Il s'agit de la réserve financière. Il peut ensuite s'adapter en augmentant par exemple les capitaux propres, en souscrivant à un emprunt ou en diminuant le besoin en fonds de roulement.
Ce dernier s'obtient de la manière suivante : actif circulant (stocks + créances clients) - passif circulant (dettes fournisseurs, fiscales et sociales). Il représente les ressources nécessaires au financement du cycle d’exploitation. Plus il est élevé, moins il y a de trésorerie disponible. Il est généralement positif et peut être amélioré via trois leviers : le délai de rotation des stocks, des clients et des fournisseurs.
Les ratios de liquidité représentent par ailleurs la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes à court terme : dettes totales / capitaux propres. Et les ratios d'endettement mesurent l’indépendance financière de la structure vis-à-vis des créanciers : dettes à moyen et long terme / capitaux propres.
Les ratios de trésorerie
La trésorerie est la clé de voûte de la solvabilité. Elle permet à l'entreprise de respecter ses engagements financiers à l’échéance prévue. Une bonne visibilité et une bonne anticipation sont donc primordiales.
La division : dettes fournisseurs TTC / total des achats TTC x 360 donne le délai moyen de règlement des fournisseurs en jours. Un allongement de celui-ci traduit généralement des difficultés de trésorerie. Le calcul : créances clients TTC / total des ventes TTC x 360 indique quant à lui le délai moyen de règlement des clients en jours.
La différence entre les ressources et les besoins de l’entreprise (trésorerie nette) s'obtient en soustrayant soit la trésorerie au passif à la trésorerie à l'actif, soit le besoin en fonds de roulement au fonds de roulement. Si cette trésorerie nette s'avère positive, faire fructifier l'excédent est recommandé. Si elle est négative en revanche, cela traduit un risque d’insolvabilité. Afin d'éviter cet écueil, il est possible de déterminer une trésorerie de plancher en dessous de laquelle on ne descend pas (20 à 30 % du fonds de roulement).
Alice Magar