Défis et opportunités de la Fintech en 2021

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Avec l’année 2020 derrière nous, Martins Sulte, PDG de Mintos, explique ce que 2021 pourrait réserver au secteur de la technologie financière ou Fintech.

2020 a été une année tumultueuse à bien des égards. En raison de l’incertitude générée par la pandémie de Covid-19, dictant la marche à suivre, le monde des affaires a été bouleversé en profondeur, soulevant de nombreuses questions fondamentales et en laisse encore plus sans réponse. Et pourtant, il semble que la Fintech ait réussi à se maintenir à flot et même à se développer. Une étude récente a estimé que, malgré la pandémie, douze des treize secteurs de la Fintech ont enregistré, d’une année à l’autre, une croissance au cours du premier semestre 2020 par rapport à la même période en 2019. Martins Sulte, PDG et Co-Fondateur de Mintos, a partagé ses vues sur les plus importants défis et opportunités qui attendent la Fintech en 2021.

Opportunités

1. BaaS. La prestation-bancaire-en-tant-que-service ou BaaS met à disposition des processus bancaires permettant d’intégrer des services financiers à n’importe quelle entreprise. Le BaaS permet de se concentrer sur l’innovation produit plutôt que sur le développement d’infrastructures et crée ainsi une opportunité pour toute entreprise technologique de devenir une Fintech en peu de temps.

« Déjà en 2020 nous avons constaté une explosion de phénomènes de BaaS et les immenses opportunités afférentes ouvertes » affirme Martins Sulte. « Il est donc logique de s’attendre à ce qu’en 2021, de plus en plus de sociétés de BaaS émergent car elles pourraient aider les entreprises technologiques à prendre l’avantage sur leurs compétiteurs. » Martins Sulte a également déclaré que la poursuite de l'exploration du BaaS ne fera qu'accélérer l’open banking (système bancaire ouvert), ce qui contribuera à son tour à la multiplication des entreprises de BaaS dans le monde entier. Dans l'ensemble, le BaaS continuera à pousser les services bancaires vers le monde numérique, en particulier les applications.

2. La biométrie. La possibilité de fraude en ligne augmente sans cesse avec l'expansion du secteur des technologies financières. Les préoccupations relatives à la cybercriminalité sont également exprimées par les consommateurs eux-mêmes, 56 % d'entre eux préférant utiliser un capteur biométrique pour l'authentification plutôt qu'un code PIN.

« Ce n'est pas seulement le secteur de la Fintech qui se développe, mais le nombre même de mauvais acteurs et leurs méthodes de fraude augmentent également » affirme Martins Sulte. « La biométrie offre un moyen efficace d'éliminer largement, voire complètement, les risques de fraude. Compte tenu de l'incroyable diversité des solutions disponibles, de la reconnaissance faciale en 3D à l'auto-identification vidéo, il n'est pas surprenant que beaucoup considèrent la biométrie comme l'avenir de l'identification. » La vérification biométrique d'identité prend déjà de l'ampleur, avec une croissance prévue de 7,6 milliards de dollars en 2020 à 15,8 milliards de dollars en 2025. Martins Sulte pense que 2021 pourrait être l'année de l'expansion rapide des systèmes d'authentification basés sur la biométrie afin de renforcer la sécurité et de freiner la fraude.

3. Abonnement. Les services d'abonnement sont en plein essor dans tous les secteurs, ce qui a été particulièrement évident pendant la pandémie. Si certaines fintechs ont déjà introduit. des services par abonnement, d'autres pourraient adopter des mesures similaires en 2021 pour stimuler la croissance.

« L'abonnement est un excellent moyen d'offrir de meilleurs et de plus nombreux services ou produits pour une somme modique, et nous constatons que cela fonctionne » ajoute Martins Sulte. « Alors que les pionniers de l'abonnement dans la Fintech commencent à mettre en place des services basés sur l'abonnement, davantage d'entreprises devraient essayer d'en tirer profit. »

Défis

1. Réglementation. Avec la croissance rapide du secteur des technologies financières, de plus en plus de fraudeurs mal intentionnés font leur apparition. De ce fait, des mesures et des procédures de réglementation efficaces ont été introduites en 2020 pour éliminer les activités frauduleuses et aider les authentiques Fintech à pérenniser leurs activités. Dans le même temps, la plupart des entreprises Fintech ne disposaient pas du soutien réglementaire nécessaire et des autorisations plus rapides pour les services financiers en 2020. Martins Sulte pense que 2021 pourrait présenter encore plus de défis en matière de réglementation, étant donné le boom constant de la Fintech.

« 2021 sera l'année décisive pour les Fintech d'adopter réellement la réglementation et de rassurer leurs clients actuels et potentiels » selon Martins Sulte. « En attendant, les régulateurs eux-mêmes devront assurer une transition en douceur vers la réglementation, ce qui pourrait être difficile, compte tenu du paysage en constante évolution de la Fintech. »

2. Sécuriser les données des clients. Le secteur financier arrive en quatrième position, tous secteurs confondus, pour les incidents de sécurité signalés et en septième pour les violations de données. Il n'est donc pas surprenant que les Fintech aient signalé une augmentation de 17 % par rapport à l'année précédente du risque en cybersécurité pendant la pandémie de 2020.

« Les banques et les Fintech ont accès à des données très sensibles de leurs clients, mais parfois elles ne parviennent pas à les protéger » déclare Martins Sulte. « Alors que la technologie financière continue à se développer sur la plateforme mondiale, il va sans dire que les entreprises doivent introduire de nouvelles mesures de cybersécurité afin de démontrer que les données sont protégées. »

3. Personnalisation. Si beaucoup de Fintech estiment que les clients n'ont besoin que d'un afflux constant de nouveaux services, nombreuses parmi elles passent à côté du fait de personnaliser ces services et le produit lui-même, omettant ainsi l'expérience du client.

« La menace pour ces entreprises qui se concentrent uniquement sur les services est qu'elles risquent de n’être plus en contact avec la personne derrière l'écran, perdant ainsi la connexion humaine » commente Martins Sulte. « Les clients sont des personnes qui veulent être engagées par une interface unique, parler avec un agent d’assistance client en chair et en os, et simplement se sentir respectées et nécessaires. Si une Fintech veut rester présente, la personnalisation est cruciale. »

Martins Sulte conclut que 2021 sera une année vraiment unique avec des paysages transformés dans les domaines de la santé, de la politique et des affaires. « Si je devais résumer cette année en une phrase, je dirais que c'est une année de possibilités » affirme-t-il. « Il y aura des défis, sans aucun doute, mais sans eux, il y aurait une stagnation. Cela s'applique tout particulièrement à un secteur relativement jeune comme la Fintech, car le potentiel est immense et les conditions de progression sont meilleures que jamais. »

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