Les cabinets d’expertise comptable sont des acteurs majeurs dans la production de données économiques et financières des entreprises. La digitalisation et la mise en place de la facture électronique vont offrir de nouvelles opportunités et la possibilité d’automatiser certains travaux. Une stratégie data doit alors se mettre en place dans les cabinets.
L’expert-comptable manipule depuis toujours des données provenant de différentes sources. Celles-ci servent à produire à la fois des états comptables, des déclarations fiscales et sociales ainsi qu’une information financière fiable.
Quelles données ?
Les cabinets d’expertise comptable disposent d’informations relatives à l’identité de l’entreprise, aux données comptables (bilans et pièces comptables) ainsi qu’au patrimoine du dirigeant. Ils disposent également de données normalisées et facilement exploitables dans les liasses fiscales, les déclarations sociales nominatives (DSN) ou les fichiers des écritures comptables (FEC).
La DSN contient ainsi une masse d’informations sociales : entrées et sorties du personnel, rémunérations, taux horaire, nombre d’heures travaillées. Celles-ci permettent de calculer la masse salariale, les mouvements de personnel, etc.
Attention : certaines informations personnelles et confidentielles nécessitent un traitement particulier, c’est notamment le cas du numéro de sécurité sociale. Elles ne peuvent pas être utilisées.
Le FEC contient, quant à lui, des informations détaillées sur les transactions des entreprises : achats, ventes, paiements, encaissements, dépenses, etc. Toutes ces données sont une source d’information fiable et représentative de la santé économique de l’entreprise.
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Jusqu’à présent, la numérisation progressive des données n’a pas modifié le cœur de métier de l’expert-comptable mais a permis de produire plus rapidement et plus efficacement.
L’accélération de la digitalisation des entreprises et la mise en place de la facture électronique ouvrent de nouvelles perspectives. Le nombre de données à disposition des cabinets va considérablement augmenter. Ces derniers doivent donc s’assurer que ces données, obtenues en temps réel, sont fiables. Puis il faut les stocker, les catégoriser et éventuellement les enrichir avec des données externes.
Des opportunités de nouvelles missions
L’exploitation des datas est une formidable opportunité d’évolution vers un rôle de conseiller privilégié du dirigeant, au plus près des enjeux stratégiques des entreprises.
Certains outils de datamining permettent de transformer les grands volumes en données pertinentes pour accompagner le client dans sa prise de décision.
L’exploitation des données peut permettre :
- d’effectuer des contrôles en masse pour détecter les mouvements frauduleux, déceler des anomalies sur les factures, s’assurer de la correcte application des textes, vérifier les numéros Siret ;
- de faire un diagnostic de l’entreprise, notamment sur sa solvabilité ;
- de dégager des indicateurs de performance ;
- de réaliser des analyses sectorielles ;
- de faire des comparaisons de performance et de chiffres clés entre entreprises du même secteur ;
- d’évaluer l’entreprise.
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Avec l’arrivée de la facture électronique, des tableaux de bord pourront être mis en place pour suivre, au jour le jour, les indicateurs de l’activité du client (ventes, achats, trésorerie) et sa relation avec les fournisseurs ou les clients (délais de livraison et de paiement, impayés...).
L’intégration de données extra-comptables peut également permettre de détecter les signaux annonciateurs, par exemple, de difficultés pour l’entreprise.
Une formation indispensable
L’exploitation des données va permettre de mieux situer l’entreprise par rapport à son écosystème et d’améliorer sa stratégie.
Pour réaliser ces nouvelles missions, les processus organisationnels du cabinet doivent être repensés et adaptés. Les experts-comptables et leurs collaborateurs doivent impérativement se former à l’exploitation de la data, mais également à la structuration et la sécurisation des données.
