La Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) vient de publier la troisième édition de son baromètre annuel. Lancé en 2021 avec pour objectif initial d’analyser la réaction des petites entreprises face au rehaussement des seuils d’audit légal porté par la loi PACTE, le rapport étend aujourd’hui son périmètre d’analyse à l’ensemble des mandats de la profession pour un retour élargi sur la situation économique actuelle.
Inflation, pénurie de matière première ou de main d’œuvre, urgence environnementale, augmentation des risques cyber, resserrement du crédit… autant de défis que doivent relever aujourd’hui les entreprises françaises. Dans ce contexte, le besoin de confiance de leurs parties prenantes augmente, les organisations devant alors délivrer une information toujours plus pertinente et ciblée.
Selon l’étude 2023 de la CNCC, pour près de 240 000 entreprises, la réponse à ce besoin fondamental de confiance est assurée par l’intervention du commissaire aux comptes. 85 % des auditeurs interrogés estiment en outre que le contexte d’inflation, d’augmentation du prix des matières premières et de l’énergie, ainsi que l’ombre ou la réalité d’une difficulté d’accès au financement font l’objet d’échanges privilégiés avec les dirigeants, appelant de la part de la profession une attention toute particulière.
Sur les enjeux d’information extra-financière en particulier, la récente adoption de la directive CSRD accélère encore le mouvement de transition écologique et mobilise fortement les commissaires aux comptes. Ainsi, près de 70 % des professionnels interrogés se sont déjà formés sur le sujet ou bien envisagent de le faire dans les prochains mois.
« Nous vivons une époque de grands bouleversements, qui impactent les entreprises de manière inédite. Pour y faire face et accompagner ces dynamiques, 11 200 professionnels et leurs équipes sont mobilisés sur tout le territoire » assure le Président de la CNCC Yannick Ollivier.
Le risque de fragilisation de la sécurité économique des petites entreprises reste un point d’alerte pour les commissaires aux comptes
Dans ce contexte marqué par l’incertitude, les petites entreprises sont particulièrement exposées aux risques. Le recul progressif du commissariat aux comptes dans ces structures suite à la loi PACTE de 2019 constitue un point d’attention majeur pour la CNCC.
En baisse de trois points par rapport à l’année précédente, le taux de renouvellement des mandats d’audit légal dans les petites structures se maintient tout de même à 45 %.
« Les facteurs de renouvellement comme de nomination sont bien identifiés. Ils restent similaires à ceux présentés en 2021 et 2022 : taille des entreprises, qualité de la relation avec le commissaire aux comptes, éléments de complexité de l’activité, demande des actionnaires, etc. A la clôture 2021, les mandats auprès des petites entités représentent toujours une majorité de l’ensemble des mandats des commissaires aux comptes, à hauteur de 54 % » précise Fabrice Vidal, Président de la commission Marché PE de la CNCC.