Commissaires aux comptes, unissons nos forces pour embrasser l’avenir !

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Tribune de Jean-Charles Boucher, Tête de liste IFEC – Servir la CRCC PARIS 2024, Associé BDO France.

Notre profession de commissaire aux comptes (CAC) se situe aujourd’hui à un tournant : les évolutions réglementaires, technologiques et environnementales confrontent le métier à des transformations sans précédent. Les cabinets doivent s’y adapter pour rester performants et pertinents dans l’accompagnement de leurs clients. 

Cette adaptation doit bien sûr découler avant tout d’un élan collectif de la profession. Les CAC doivent s’entraider pour générer des synergies, défendre leurs intérêts communs et partager des bonnes pratiques au service de toutes les entreprises qui assurent la croissance de notre économie. 

C’est la vision que nous défendons à l’IFEC et que nous souhaitons porter dans le cadre de l’élection à la CRCC de Paris. Nous souhaitons que cette élection permette de faire émerger des solutions efficientes et consensuelles pour relever la multitude de défis qui se dressent aujourd’hui devant nous. 

Œuvrons pour la stabilisation des seuils

La principale menace qui pèse aujourd’hui sur nos cabinets relève d’une évolution réglementaire qui aboutirait à un rehaussement des seuils d’exercice, excluant de facto une multitude d’acteurs marchands voire non-marchands du champ d’action des CAC à rebours des besoins des petites (PE) et moyennes entreprises (PME). Ces dernières sont confrontées à un environnement macroéconomique en plein bouleversement et ont donc plus que jamais besoin d’un appui pour maintenir des comptes sains et lisibles à long terme. 

Il est ainsi essentiel de prendre position auprès du législateur et d’initier un cycle de rencontres régulières avec les décideurs institutionnels et financiers, afin d’accentuer les efforts de pédagogie autour des enjeux de notre métier et co-construire des solutions viables. Et ce, pour la prospérité de nos cabinets comme pour la préservation de la santé de nos entreprises partout sur le territoire. 

En bref, nous devons convaincre l’environnement, les prêteurs, les emprunteurs, les entreprises pour leur crédit client, Bercy… de l’intérêt d’une certification des comptes, quels que soient les seuils.

Accompagnons les CAC pour faire face aux multiples disruptions technologiques et environnementales

Parallèlement à cette volonté de dialogue avec les autorités, nous avons également à cœur d’impulser plus de formation et de proposer un accompagnement de proximité pour aider les cabinets à s’approprier les différentes innovations technologiques qui viennent transformer nos pratiques professionnelles. Le Big Data, l’IA et les innovations que ceux-ci génèrent sont une chance pouvant nous permettre de disposer d’outils susceptibles de faciliter notre travail au quotidien (plateformes sécurisées, smart-FEC, Pack-Audit, diagnostic du risque « cyber », etc.). Ce sont donc des leviers à ne pas négliger dans les transitions en cours. 

De même, les nouveaux arsenaux législatifs encadrant l’activité des entreprises (loi PACTE, directive CSRD, règlement SFDR, etc.) offrent de multiples opportunités pour développer de nouveaux services au sein de nos cabinets et cultiver la pluridisciplinarité comme une qualité dans l’audit. C’est une occasion unique de mettre à profit la vision et la compréhension nouvelle qu’apporte à notre métier la jeune génération de commissaires aux comptes entrant sur le marché, avec une forte appétence pour ces problématiques environnementales et sociétales. 

En définitive, nous sommes aujourd’hui dans un momentum qui peut nous permettre de faire du commissariat aux comptes une profession pionnière dans l’accompagnement des entreprises de demain, mais qui nécessite pour cela des mesures fortes et ambitieuses, à la hauteur du moment, afin de ne pas prendre de retard sur l’histoire en marche. À bon entendeur. 

Jean-Charles Boucher, Tête de liste IFEC – Servir la CRCC PARIS 2024, Associé BDO France

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