La CSRD ne se limite pas à imposer de nouvelles règles ; elle transforme profondément notre vision de la responsabilité des entreprises. En offrant une opportunité unique d’évaluer la durabilité des pratiques des entreprises, elle s’inscrit dans le cadre ambitieux du Pacte Vert pour l’Europe. Dans ce contexte, la qualité des données devient essentielle pour un reporting ESG rigoureux et conforme. Explications par Eric Vidal, Directeur France, OneStream.
Une législation pour une transparence accrue
Avec l’introduction de la CSRD, l’Europe redéfinit les règles du jeu pour le reporting d’entreprise. Désormais, toutes les grandes entreprises et celles cotées en bourse sont tenues de révéler non seulement les risques et opportunités associés aux enjeux sociaux et environnementaux, mais aussi l'impact de leurs activités sur les personnes et la planète. Les entreprises dont les maisons mères sont basées hors de l'UE, mais qui ont généré des revenus annuels d'au moins 150 millions d'euros en Europe sur les deux dernières années, sont également incluses dans le champ d'application de cette législation.
Sous l’impulsion du Pacte vert pour l’Europe, la CSRD introduit une nouvelle dynamique pour le reporting de durabilité, offrant aux investisseurs, aux organisations de la société civile, aux consommateurs et aux autres parties prenantes des informations clés pour évaluer les entreprises.
Mais quels sont les enjeux liés à la gestion des données pour répondre aux exigences de la CSRD ? Et pourquoi le reporting ESG nécessite-t-il une approche plus structurée que le reporting financier traditionnel ?
Qualité des données : éviter le “garbage in, garbage out”
La CSRD établit des normes détaillées pour le reporting de durabilité, exposant les faiblesses des tableurs et des courriels, malgré leur facilité d’utilisation et leur faible coût. Bien que ces outils puissent convenir pour des tâches administratives simples, ils s’avèrent insuffisants pour gérer la complexité des données requises par la CSRD, et se révèlent inadaptés en raison de leur manque de fonctionnalités pour assurer la cohérence, l'intégrité et la vérifiabilité des informations.
Le principe de « garbage in, garbage out », selon lequel des données de mauvaise qualité entraînent des résultats erronés, est particulièrement pertinent dans le contexte du reporting ESG imposé par la CSRD. Avec 12 normes et 82 exigences couvrant près de 1 500 points de données, ce reporting nécessite un niveau de normalisation des données pour assurer leur pertinence, leur objectivité et leur comparabilité. Ainsi, elles se retrouvent avec des données fragmentées provenant de sources multiples. Pour un tel reporting, le nombre de sources de données est indéniablement beaucoup plus élevé que dans le processus de reporting financier. La différence réside dans le fait que le reporting ESG couvre de nombreux aspects d’une organisation, allant de la santé et de la sécurité à la gestion des ressources énergétiques, en passant par la gestion des propriétés, des déchets, et bien d’autres domaines.
La double matérialité et l’importance d’une technologie adaptée
La CSRD impose aux entreprises de rendre compte non seulement des impacts de leurs activités sur l’environnement et les personnes, mais aussi des effets des enjeux ESG sur leur performance financière, en adoptant une approche de « double matérialité » Pour répondre efficacement à ces exigences, une solution technologique adaptée est essentielle. Elle centralise les données nécessaires, assure leur qualité et facilite l'alignement entre les reportings ESG et financier.
En choisissant une technologie bien conçue, les entreprises peuvent éviter les doublons dans la collecte de données, garantir leur précision et leur auditabilité, et ainsi créer un reporting qui répond à la fois aux exigences réglementaires et aux objectifs de durabilité. Opter pour une technologie stratégique est donc crucial pour réussir un reporting ESG intégrant efficacement les aspects financiers et non financiers, et pour soutenir les ambitions de la CSRD.
Au cœur de ce processus, il est crucial de disposer d'une plateforme CPM intégrée qui assure une gestion rigoureuse des données financières et ESG. Cette plateforme doit offrir une transparence totale des données en permettant un accès clair et direct à toutes les informations financières et opérationnelles. En outre, elle doit inclure des outils de gestion guidés pour aider les utilisateurs à naviguer à travers les processus complexes de gestion, de vérification, d’analyse, de certification et de finalisation des données.
Unifier les données pour davantage de précision
Pour que le reporting ESG soit complet et précis, la solution technologique utilisée doit valider et transformer les données de manière efficace. Il est essentiel de choisir une plateforme qui centralise les informations, garantit leur qualité, et facilite un reporting conforme aux normes de la CSRD. Lorsque vous jonglez avec de nombreux systèmes sources et des tableurs multiples, il est crucial que le système choisi puisse combler les champs de données manquants, aligner les analyses et assurer la cohérence des données avant qu’elles n’apparaissent dans les rapports.
Pour y parvenir, il est important de comprendre les exigences de la CSRD et d’identifier toutes les sources de données nécessaires. Il faut aussi réfléchir aux processus et à l’auditabilité pour garantir un reporting efficace. Si une solution CPM est déjà utilisée, il est nécessaire d’évaluer son efficacité pour intégrer le reporting ESG. Si l’adoption d’une nouvelle solution est envisagée, il est essentiel de choisir une plateforme unifiée qui regroupe les données réelles et planifiées en un seul système, et aligne les données ESG avec les données financières.
Cela permettra de répondre aux exigences du reporting ESG et de préparer l’organisation pour l’avenir
Eric Vidal, Directeur France, OneStream