KPMG France publie une étude réalisée grâce à une base de donnée sur quelques 3 600 sociétés européennes ayant déposé un rapport au format ESEF (European Single Electronic Format) sur des comptes ouverts à compter du 1er janvier 2022.
La norme IAS 29 Information financière dans les économies hyperinflationnistes s’applique aux états financiers des entités dont la monnaie fonctionnelle est celle d’une économie hyperinflationniste. Selon cette norme, les états financiers d’une entité dont la monnaie fonctionnelle est celle d’une économie hyperinflationniste sont retraités pour refléter l’évolution du pouvoir d’achat de la monnaie fonctionnelle. En effet, la monnaie perdant son pouvoir d’achat à un rythme effréné, la comparaison de montants résultant de transactions et d’autres événements intervenus à des moments différents, y compris durant la même période comptable, serait trompeuse en l’absence de ce retraitement.
Les émetteurs européens sont concernés par la comptabilité d’hyperinflation dès lors qu’ils ont des filiales ou participations mises en équivalence dont la devise fonctionnelle est celle d’une économie en hyperinflation. Dans ce cas, IAS 29 s’applique à la contribution aux comptes consolidés de la participation en devise fonctionnelle, puis les données sont converties en devise de présentation selon certaines dispositions spécifiques d’IAS 21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères.
Les pays considérés comme hyperinflationnistes
Les principales économies hyperinflationnistes à date sont l’Argentine, l’Iran, le Liban, la Turquie, le Venezuela et tout récemment Haïti. Selon les dernières analyses de KPMG au regard des dispositions d’IAS 29, le Ghana et la Sierra Leone seraient ajoutés à la liste des économies hyper-inflationnistes pour les comptes IFRS se clôturant à compter du 31 décembre 2023. La qualification de l’Argentine en tant qu’économie hyperinflationniste en 2018, puis de la Turquie depuis le 1er janvier 2022 ont impacté les émetteurs européens qui n’opéraient auparavant que marginalement dans des économies en hyperinflation.
Enfin, il est à noter que les situations économiques de l’Egypte et du Sri Lanka font l’objet d’une surveillance particulière et que ces pays pourraient prochainement rejoindre la liste des économies hyperinflationnistes.
Différents types d’impact
La comptabilité d’hyperinflation permet de retranscrire la performance financière en tenant compte des variations des indices des prix et taux de change. Elle est souvent complexe à mettre en œuvre, tant au niveau local pour les participations concernées qu’au niveau consolidé.
Dans ce contexte, KPMG a analysé les publications financières des émetteurs européens cotés sur un marché réglementé au 31 décembre 2022 afin d’étudier leur communication relative à l’impact de l’hyperinflation sur leurs états financiers. Sans surprise, les économies hyperinflationnistes engendrant le plus d’impacts pour les émetteurs européens sont l’Argentine et la Turquie. Ces deux économies sont à l’origine de 87% des impacts hyperinflation recensés. Par ailleurs, 28% des émetteurs concernés par l’hyperinflation sont concernés au titre de plus d’une économie hyperinflationniste.