L’éditeur Sage a eu l’occasion de présenter plusieurs de ses outils lors du Congrès virtuel de l’IFEC 2020. A travers un atelier, l’intérêt était notamment de présenter comment le quotidien des cabinets comptables pouvait être amélioré grâce aux logiciels édités par Sage.
Claude Porlier, consultant au sein de la vision expert-comptable chez Sage, a fait la présentation de plusieurs des logiciels édités par l'entreprise lors d’un atelier organisé le 3 juillet 2020, à l’occasion du Congrès de l’IFEC. Il était accompagné sur le plateau par Eric Corret, expert-comptable, ainsi que par le Président de la section IFEC Bourgogne.
Le premier logiciel présenté se nomme Conciliator et apparaît de prime abord comme un logiciel de reconnaissance de facture comme il en existe d’autres sur le marché. Mais il possède quelques particularités. Tout d’abord, Sage prétend à un taux de reconnaissance de 100 % du détail des factures grâce à un entraînement pendant cinq ans par des data scientists.
Par ailleurs, selon Claude Porlier, le logiciel ne fonctionne pas comme la plupart des logiciels OCR présents sur le marché. Au lieu de simplement restituer pixel par pixel une chaîne de caractères à partir d’un document numérisé ou pris en photo, le logiciel va tout d'abord analyser grâce à une batterie d'algorithmes ce qui est présent sur le document. Concrètement, le logiciel va vérifier le taux de TVA, le fournisseur, le numéro SIRET en le comparant à celui de l’entreprise… Sage revendique ainsi un gain de productivité énorme avec « 0 % de saisie par le cabinet ».
« Les besoins évoluent et vont continuer d’évoluer. Ce type de logiciel répond à des attentes qu’on a du côté des cabinets mais aussi du côté des clients. Mais ces logiciels doivent aussi être simples et répondre à nos exigences de flexibilité et de simplicité » explique Eric Corret.
Le second logiciel présenté par Claude Porlier se nomme Supervizor et entend « mettre l’IA au service des cabinets comptable ». Ce soft a pour but de repérer et détecter les erreurs et les fraudes potentiellement présentes dans les comptabilités soumises au logiciel et donc potentiellement d’anticiper des contrôles fiscaux. L’outil Supervizor prétend effectuer plusieurs centaines de contrôles de toutes sortes.
Certains de ces contrôles sont aussi réalisés à l’aide de mots clés, par exemple pour détecter des dépenses somptuaires. Ces mots clés sont intelligemment ajoutés par le logiciel lui-même au fur et à mesure de ses utilisations, mais ils peuvent aussi être ajoutés manuellement par les utilisateurs. Le logiciel s'est entraîné en analysant plus de 4 000 comptabilités et 5 000 sociétés. « C’est ce qu’on appelle du machine learning : la machine a appris de ses contrôles à détecter des anomalies qu’il pouvait y avoir » commente Claude Porlier.
L’intérêt évident de ces deux logiciels est le gain de temps pour les cabinets. Mais là où la plupart des softs à destination de la profession comptable tournent autour de l’analyse ou de la restitution de factures avec des logiciels OCR, ce qu’ils font de manière de plus en plus sophistiquée avec l'évolution des technologies et des programmes et les échanges avec les professionnels, le logiciel Supervizor intervient dans un domaine plus central de la profession comptable – les contrôles législatifs et réglementaires – accouplé à un aspect prédictif intéressant.
Supervizor entend ainsi pouvoir éviter des redressements fiscaux par une analyse fine de libellés, de mots clés... et le fait beaucoup plus rapidement et efficacement qu’un humain. De la même manière, Conciliator établit un certain nombre de prédictions après avoir analysé les factures d'un même client, pour construire des tendances par exemple.
La sophistication de ces logiciels – qui va grandissante – permet d'ores et déjà et permettra d'autant plus à l'avenir pour les experts-comptables de se concentrer uniquement sur les tâches à haute valeur ajoutée.
Raphaël Lichten