Quand le Covid transforme la fonction finance

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Si déjà avant l’arrivée du Covid-19 de nombreux secteurs avaient entrepris des transformations, elles ont bien souvent été bousculées par l’épidémie. Le cabinet Robert Walters a mené une étude internationale auprès de plus de 5 500 professionnels de la fonction finance. Elle met en lumière la manière dont cette fonction a été impactée par cette crise sanitaire et ce que ces changements impliquent aujourd’hui pour les professionnels de la finance.

La fonction finance plus ou moins épargnée par la crise

La crise sanitaire a touché l’intégralité des entreprises, entraînant des modifications sur leur modèle de fonctionnement, leur chaîne d’approvisionnement mais également sur les fonctions support telles que la finance.

Si de nombreux salariés ont été contraints de réduire leurs heures de travail ou leur salaire, la fonction finance semble avoir été épargnée : seulement 7 % des professionnels financiers ont été concernés par ces mesures.

Toutefois, la finance a connu un impact plus important au niveau de ses effectifs. Au global, 40 % des entreprises dans le monde ont été contraintes de geler temporairement leurs recrutements dans la fonction finance. Le secteur de l’hôtellerie et des loisirs a d’ailleurs été particulièrement touché : 95 % des entreprises ont eu recours à un gel des effectifs financiers et le nombre de postes vacants dans la fonction finance a baissé de près de 5 % en un an. Pour d’autres secteurs au contraire, comme les capitaux d’investissements, le nombre de postes vacants en finance a augmenté de plus de 6 %.

« Pour faire face à la crise et aux incertitudes qu’elle a engendrées, les secteurs des loisirs, du voyage et du tourisme ont été contraints de cesser leurs recrutements. Nous percevons néanmoins une reprise très récente sur ce marché, à l’approche du deuxième semestre 2021. Le capital investissement reste quant à lui particulièrement dynamique, profitant de la persistance de taux bas et de cibles intéressantes, tant en dynamique de retournement que de croissance » commente Aude Boudaud, Directrice associée et responsable des recrutements en finance chez Robert Walters.

Les professionnels de la finance plébiscitent le travail à distance

Autre impact de cette épidémie : celui sur les collaborateurs et leur environnement de travail. Contraints de travailler à distance, 32 % des professionnels de la fonction finance déclarent avoir travaillé plus que l’an passé, ce qui a ainsi impacté leur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. 45 % d’entre eux reconnaissent toutefois avoir connu une hausse de leur productivité lors de cette période.

Ils semblent ainsi avoir pris goût à ce nouvel environnement de travail, puisque 70 % des professionnels de la fonction finance souhaitent avoir l’opportunité de travailler plus régulièrement à distance et 17 % souhaitent même le faire de manière permanente.

De nouvelles compétences requises pour les professionnels de la finance

Nouvel environnement, nouvelles missions : le quotidien des professionnels de la finance a beaucoup évolué depuis l’arrivée du Covid-19. Gérer les imprévus, les risques, utiliser la data et la technologie pour prendre des décisions financières rapides font désormais partie intégrante de leurs missions.

Ainsi les priorités ont évolué, au même titre que les compétences nécessaires pour assurer ces nouvelles missions : 47 % des professionnels de la finance estiment que leurs compétences ne sont plus en phase avec les priorités futures. Un sentiment partagé, puisque la plupart des départements financiers déplorent un manque de compétences clés et 55 % des professionnels interrogés estiment qu’un renforcement des compétences technologiques est nécessaire.

« Le Covid-19 a poussé la fonction finance à produire des analyses de qualité dans des délais encore plus courts afin d’accompagner les prises de décisions opérationnelles et stratégiques. Dans ce contexte, les professionnels financiers, déjà sensibilisés à l’importance des outils et de la data, doivent encore approfondir leurs compétences technologiques et digitales » conclut Aude Boudaud.