Lors d’un rendez-vous organisé à Bercy entre l’association des journalistes PME (AJPME) et la ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises Olivia Grégoire, celle-ci est revenue sur les priorités de son action.
Du financement des PME à l’accompagnement sur l’utilisation des fonds
Selon la ministre, la question de l’accès au financement des PME se pose bien entendu. Mais les dirigeants semblent également en attente d’accompagnement en aval sur comment utiliser au mieux les fonds obtenus, par exemple pour le développement de l’export ou encore pour avancer sur la transition écologique.
« Attention, je ne dis pas qu’il n’y a plus besoin de financement pour nos PME ou d’accès au financement. Je dis qu’on est passé d’une problématique qui était très focus sur le financement à une problématique beaucoup plus d’accompagnement » précise Olivia Grégoire.
« Ce n'est pas dans l'ADN premier des entrepreneurs de PME que de demander de l'aide »
La ministre est aussi revenue sur la question du non-recours, à savoir que certains chefs d’entreprise ne demandent pas les aides auxquelles ils pourraient pourtant prétendre, ceci pour diverses raisons, comme l’esprit d’indépendance ou encore, parce qu’ils ignorent tout simplement l’existence des dispositifs ou comment y accéder.
Les aides existent, notamment pour répondre à l’actuelle crise de l’énergie. Mais « la problématique du non-recours est très prégnante chez nos PME » estime Olivia Grégoire. « Ce non-recours et l’amélioration des dispositifs est un souci de chaque instant ici » assure-t-elle.
Favoriser la transition écologique des PME
La question environnementale est également au centre de l’attention du ministère chargé des petites et moyennes entreprises. « C’est un sujet sur lequel toutes les PME s’interrogent » selon Olivia Grégoire. La directive CSRD oblige en effet les grands comptes et cette obligation ruisselle en droit mou sur leurs partenaires. L’environnement est aussi un facteur de compétitivité et d’attractivité pour les PME notamment auprès des jeunes collaborateurs.
Mais là encore, si les aides existent, on retrouve la problématique du non-recours. La ministre affiche ainsi clairement sa priorité : « Mon sujet, ce n’est pas de réinventer les aides en matière de transition écologique, c’est plutôt d’assurer l’information aux PME sur les aides auxquelles elles ont droit. »
Dans cette perspective, est en réflexion un projet de plateforme numérique, sur laquelle les entrepreneurs pourraient formuler simplement leurs besoins, à charge ensuite pour l’administration d’y répondre de manière proactive et adéquate.
Muscler les PME de croissance
Dernier point abordé par la ministre : accompagner les PME de croissance qui souhaitent franchir le cap de l’ETI. A cet égard, Olivia Grégoire entend faciliter la vie des entreprises notamment sur le plan normatif. Un programme est ainsi en préparation. Il s’agit de construire un réseau de correspondants dans l’ensemble des administrations pour faire en sorte que « nos PME de croissance rencontrent le moins d’embûches possible » au niveau réglementaire, par exemple lorsqu’elles veulent accéder à l’export.
« L'objectif est que l'administration se mette au service des entreprises et tente autant que possible de déblayer la route pour qu'elles puissent performer » résume la ministre.
Hugues Robert (@HuguesRob)