Le groupe d'audit et de conseil Grant Thornton et l'université Paris-Dauphine - PSL ont récemment présenté les dernières tendances de leur étude dédiée à l’avenir du contrôle de gestion et menée en fin d’année dernière auprès de 900 professionnels au sein d’entreprises de toutes tailles et tous secteurs d’activité.
Selon cette enquête, la transformation numérique est le premier facteur d’évolution de la profession, bien loin devant l’amélioration de la performance, les crises externes ou encore les cessions acquisitions. Ce constat façonne les nouveaux enjeux en termes de compétences managériales et d’attentes des directions générales et opérationnelles notamment à leur égard.
En première ligne, l’exploitation de la data est pour 80 % des sondés essentielle dans une démarche de transformation de la fonction et d’une meilleure valorisation des données de l’entreprise. Mais tout n’est pas qu’affaire de données. Le contrôleur de gestion doit également maîtriser les processus métiers (38 % des avis du panel) mais aussi animer et fédérer ses équipes en s’assurant d’une bonne communication (35 %) et dans une moindre mesure donc, utiliser les solutions IT (28 %).
Enfin, parmi ses prérogatives opérationnelles, le traitement des données (45 %) reste prioritaire loin devant la sécurisation de la production (15 %) ou encore l’innovation technologique (8 %).
La RSE ne s’impose pas encore dans le pilotage de la performance
Alors que la réglementation européenne fixe à 2023 la normalisation du reporting RSE pour certaines entreprises, le pilotage de la performance RSE accuse quelque peu le coup. L’enquête indique ainsi que seulement 30 % des sondés ont déployé un dispositif de reporting sur les sujets environnementaux et sociaux. Plus encore, les entretiens menés auprès du panel indiquent qu’à peine 10 % ont déployé des tableaux de bord RSE.
Vers un rôle de conseil plus visible à dimension stratégique
Le rôle du contrôleur de gestion en matière de conseil et d’analyse auprès de la direction générale ou des opérationnels est sans équivoque avec plus de 90 % d’avis favorables. De même, sa fonction telle que perçue par l’organisation semble renforcée, 80 % des sondés l’identifient comme un service à forte valeur ajoutée. Dans ce contexte, les solutions technologiques sont plébiscitées par près d’un tiers des sondés.
La dernière tendance soulignée dans l’étude est l’évolution de la fonction vers une direction relative à la stratégie de l’entreprise pour 81 % du panel. Ce point reste toutefois à nuancer dans la mesure où dans les faits le rattachement à la direction financière reste majoritaire (58 %).
« Notre étude l’illustre, le contrôle de gestion est devenu la pierre angulaire du système de management et de pilotage de la performance des entreprises. Logiquement, les attentes des directions générales et opérationnelles sont de plus en plus fortes en matière d’assistance à la prise de décision. Dans ce contexte, la nécessité de se transformer doit guider les organisations dans leur projet de digitalisation de la fonction finance en intégrant les solutions EPM & BI d’une part mais également le pilotage de la RSE d’autre part » explique Olivier Rihouet, Associé Digital Performance Management, Grant Thornton.
