Les cabinets comptables font aujourd’hui face à une pénurie de collaborateurs. Celle-ci s’explique notamment par l’image vieillissante de la profession et l’appréhension quant à la charge de travail demandée. Les cabinets l’ont donc compris : leur succès dépend largement du respect qu’ils accordent à leurs salariés. Et c’est bien le but de la démarche QVT : l’épanouissement au travail par le travail.
Une démarche continue...
La QVT repose sur un ensemble de critères : la qualité de l’engagement de tous, à tous les niveaux, la qualité de l’information partagée et des relations de travail (écoute, reconnaissance, participation...), la qualité de l’organisation et du contenu du travail (charge de travail, autonomie, diversité des tâches, responsabilité), la qualité de l’environnement physique et moral (locaux, matériel, propreté) et le respect de l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée (rythme, horaire, transports...).
Or il ne suffit pas de mettre en place des actions ponctuelles pour améliorer la QVT. Il ne suffit pas de remplacer les vieux néons de l’open-space ou de mettre à disposition des corbeilles de fruits. La mise en place d’une réelle qualité de vie au travail repose sur un cadre méthodologique, articulé en phases progressives, qui ouvre des pistes de réorganisation de l’entreprise.
Dès lors, on compte généralement quatre grandes étapes. La première consiste à poser le cadre, à regarder quels sont les acteurs impliqués. Il faut ensuite réaliser l’état des lieux des salariés et de l’entreprise, grâce à des indicateurs qualitatifs ou quantitatifs (indicateurs de perception, de fonctionnement et de santé au travail). Ces outils vont mettre en avant les domaines, les critères en recul et ainsi permettre d’établir un calendrier, un budget... La troisième étape est celle de la mise en œuvre de la démarche QVT à proprement parler, des changements. Tous les acteurs de l’entreprise sont désormais impliqués et travaillent ensemble, à différents niveaux, pour une meilleure QVT. Finalement, la quatrième étape consiste à évaluer et pérenniser la démarche. Et c’est ce qu’il faut bien comprendre, la QVT est une démarche d’amélioration continue. Des réajustements sont toujours nécessaires pour tenter de faciliter les conditions de travail des collaborateurs.
Il s’agit donc de repenser le fonctionnement de l’entreprise dans sa globalité. Sauf que pour cela, il est absolument clé que la direction ait une réelle volonté de transformation du cabinet et que les pratiques managériales soient orientées en faveur de la participation de tous, à tous les niveaux.
… au service des salariés et de l'entreprise
La démarche QVT invite à une participation globale car elle intéresse autant les salariés que les responsables de l’entreprise. Sujets sociaux et préoccupations économiques se croisent au service d’un double objectif : fidéliser et attirer les collaborateurs et rendre l’entreprise plus attractive et performante.
L’ambition de la QVT est grande et ressort notamment de la définition de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) : « Penser le contenu du travail pour donner à chacun la possibilité d’agir afin d’améliorer son travail et faire progresser la qualité de service, l’employabilité et la performance de l’entreprise. »
C’est l’implication des salariés qui va être source de performance et d’innovation pour l’entreprise. Et cette implication des salariés va être largement tributaire du contexte et du contenu des missions qu’ils doivent réaliser. La stratégie marque employeur est un bon exemple de motivation. En effet, cette stratégie consiste à fédérer l’entreprise autour de valeurs communes, définies par l’ensemble des collaborateurs, ce qui a pour conséquence directe d’augmenter le sentiment d’appartenance avec à la clé une volonté accrue de performer. On retrouve alors cette idée de management participatif.
A noter enfin que la QVT est d’autant plus importante pour les entreprises qu’elle est désormais une dimension à prendre en compte dans le cadre de la certification selon les travaux de la Haute autorité de santé (HAS) et de l’ANACT.
Lisa Saccard