A l’occasion du 72e congrès de l’Ordre des experts-comptables, trois professionnels du chiffre – Tania Fournaise, Antoine Pissettaz, Philippe Szafir – ont présenté leur expérience sur une stratégie intéressante pour les experts-comptables : se spécialiser dans un domaine particulier afin de monter en gamme en termes de compétences et proposer ainsi un service de qualité aux clients, avec à la clé les fameuses prestations de conseil objet de toutes les attentions pour ce 72e congrès de l’Ordre !
La spécialisation favorise la migration vers le conseil pour les experts-comptables, avec le développement d’une double expertise :
• dans le domaine du chiffre bien entendu ;
• mais également dans le secteur retenu de spécialisation.
L’expert-comptable monte alors en gamme et devient « expert-comptable expert » selon la formule consacrée dans le cadre du 72e congrès de l’Ordre.
Comment parvenir à se spécialiser en tant qu’expert-comptable ?
La spécialisation est sans doute une stratégie judicieuse pour les professionnels du chiffre, mais comment y parvenir ? Tania Fournaise, Antoine Pissettaz et Philippe Szafir ont livré certaines pistes issues de leur vécu et parcours professionnels. Plusieurs voies sont ainsi envisagées pour venir au conseil spécialisé :
• tout d’abord, développer une expérience approfondie dans le domaine de spécialisation : ainsi, Tania Fournaise est parvenue à se spécialiser dans le secteur de l’immobilier à travers son stage d’expertise comptable qui lui a permis de monter progressivement en compétence dans ce domaine et d’être par la suite constamment sollicitée sur les questions d’ordre immobilier ;
• ou alors, autre piste : suivre une appétence prononcée pour un secteur d’activité. C’est le cas d’Antoine Pissettaz qui, passionné par l’univers de la montagne, a choisi tout naturellement de se spécialiser dans ce domaine. Une orientation judicieuse s’il est vrai que l’on est jamais aussi performant et compétent que lorsque l’on travaille sur des questions que l’on affectionne !
• la spécialisation pourra également venir d’un souhait volontariste et stratégique des dirigeants de faire évoluer leur cabinet vers des marchés de niche, plus accessibles et moins concurrentiels ;
• cette spécialisation pourra également s’effectuer de manière plus contingente, à la suite de demandes spécifiques de la clientèle, ou bien pour faire face à une évolution du contexte législatif et réglementaire.
Comment asseoir la spécialisation de son cabinet d’expertise comptable ?
Une fois spécialisé, il reste encore à confirmer l’essai ! L’enjeu en effet est d’entamer un cercle vertueux : être spécialisé, se faire connaître comme tel, obtenir ainsi des dossiers dans le domaine retenu, gagner encore en expérience, en spécialisation et en réputation, obtenir par là de nouveaux dossiers et ainsi de suite…
Tania Fournaise, Antoine Pissettaz et Philippe Szafir ont également partagé leur vécu professionnel sur cet aspect. Selon eux, plusieurs actions peuvent être menées afin de confirmer un statut d’« expert-comptable expert » :
• donner des cours ou bien des conférences dans le secteur retenu : ainsi par exemple, Philippe Szafir enseigne la comptabilité en école d’architecture, un bon moyen d’asseoir une réputation auprès des architectes de demain !
• participer à des salons spécialisés ;
• rédiger des articles dans des revues spécialisées ;
• ou bien encore, se rapprocher des acteurs politiques du secteur, les institutions, les Ordres, etc.
Il s’agit en un mot de pénétrer d’une manière ou d’une autre, l’écosystème du domaine de spécialisation choisi. Il faut aussi être « constamment en veille du secteur et pas uniquement au plan technique », précise Antoine Pissettaz. Par exemple, un expert-comptable spécialisé dans les métiers artistiques gagnera beaucoup à se tenir informé de l’actualité culturelle, afin de pouvoir en discuter avec ses clients et asseoir par là une image de professionnel réellement spécialisé, dont la vision dépasse les seuls aspects techniques et véritablement soucieux de promouvoir les entreprises d’un secteur donné.
Hugues Robert
