Pour répondre à leurs besoins en matière de gestion administrative et juridique, les TPE-PME préfèrent consulter un expert-comptable plutôt qu'un avocat selon une étude réalisée par OpinionWay pour Captain Contrat.
Concernant leurs démarches juridiques et administratives, les TPE-PME s’orientent très majoritairement vers leur expert-comptable (68 %), loin devant un avocat (30 %) ou un collaborateur interne (18 %). Dans 20 % des cas, les dirigeants recherchent également des réponses sur internet. Telle est l'une des conclusions de l'étude réalisée par OpinionWay pour Captain Contrat, sur le vécu des patrons de TPE-PME.
Sur les raisons d'une telle démarche, les dirigeants répondent en majorité que la dépense est trop chère pour leur entreprise (55 %). Ensuite viennent : la longueur de la procédure (47 %), la crainte de ne pas maîtriser les coûts (43 %), les difficultés à identifier le bon avocat (43 %), voire la méconnaissance du moindre avocat (30 %).
Les grosses PME de plus de 150 collaborateurs, qui font plus régulièrement appel à des avocats, pointent elles aussi massivement les tarifs trop élevés (42 %), les délais trop longs (36 %) et la difficulté à trouver le bon avocat capable de répondre à leur problématique (23 %).
Pourtant, l'étude révèle une attente forte des TPE-PME sur les questions juridiques. Elles sont 69 % à estimer qu’une bonne gestion de ces problématiques est un levier stratégique, créateur de valeur. La proportion passe à 92 % chez les grosses PME de plus de 150 collaborateurs. Mêmes considérations parmi les TPE en province, qui sont les plus nombreuses à « bricoler » leur gestion administrative et juridique.
« Si l’entrée en vigueur de la loi PACTE devrait simplifier pour partie les démarches des entrepreneurs et porteurs de projets, force est de constater en revanche que la question même de l’accès au droit reste cruciale » analyse Philippe Wagner, cofondateur de Captain Contrat. « Notre étude démontre clairement le besoin criant d’accompagnement des TPE-PME. Leurs dirigeants sont conscients des risques, mais ne voient pas d'autres solutions que d'improviser en interne, chercher les réponses sur internet ou tout simplement, passer par un expert-comptable : ce dernier leur apparaît comme un relais naturel sur ces sujets mais ne dispose pas toujours de l’expérience nécessaire. Le problème n'est pas que les dirigeants ignorent les risques d'une mauvaise gestion juridique... Le problème est que l'offre juridique actuelle est inadaptée aux besoins des petites et moyennes entreprises. En dehors de situations juridiques graves, les dirigeants ont aussi des besoins très réguliers sur des sujets RH, commerciaux… Sur ces sujets, ils sont majoritaires à craindre le recours à un avocat, une solution qui semble trop chère, trop longue et bien souvent, ils ne savent pas à qui s’adresser. Dans ce contexte, il apparaît fondamental de les aider à sécuriser leurs pratiques tout en proposant un accompagnement en phase avec la réalité de leurs besoins. »
La gestion des tâches juridiques et administratives, un obstacle à la création d’entreprise…
Entre investissement jugé trop chronophage (71 %), manque de visibilité sur les démarches à effectuer (67 %) et coûts difficiles à appréhender (65 %), la gestion juridique et administrative d’une organisation est perçue comme un véritable frein à la création d’entreprise. 62 % des dirigeants de TPE-PME ont ainsi particulièrement mal vécu l’absence d’interlocuteurs pour les accompagner au moment du lancement de leur activité. Un tiers estiment avoir perdu du temps et de l'argent sans trop savoir comment s’y prendre…
Dans le détail, plus de deux tiers des chefs d’entreprise perdent au minimum deux journées complètes par mois à gérer des démarches juridiques et administratives. Si on note une surreprésentation de ceux-ci dans le secteur du commerce avec 78 % des dirigeants concernés, le constat semble généralisé, quel que soit le domaine de l’entreprise. Près de 6 TPE-PME sur 10 s’accordent sur le fait que la gestion des problématiques juridiques et administratives est une contrainte, une source de stress mais également, une perte de temps et d’argent… Et 4 sur 10 sont inquiètes ou ont parfaitement conscience qu’il y a des failles dans leur gestion des relations commerciales (39 %), des ressources humaines (38 %) ou dans leur gestion administrative (38 %).